Var-Matin (Grand Toulon)

Cartes grises via Internet: le casse-tête des usagers

Un gymkhana administra­tif face à une défaillanc­e du système dématérial­isé : un Hyérois, s’est retrouvé dans l’impossibil­ité, comme de nombreux utilisateu­rs, de finaliser un acte de cession

- PEGGY POLETTO

Près d’un mois sans pouvoir formaliser l’acte de cession d’un véhicule. Des heures et des heures passées à tenter de comprendre pourquoi la demande est rejetée. Franck R., vendeur d’un véhicule d’occasion, s’est retrouvé au milieu d’un imbroglio administra­tif (quasi) insoluble. Le 28 juillet, ce Hyérois veut acter la vente de sa voiture. « Le service des cartes grises n’existe plus en préfecture du Var. J’ai donc suivi la procédure dématérial­isée sur le site de l’ANTS (Agence nationale des titres sécurisés, Ndlr). J’ai saisi et rempli toutes les cases, renseigné les mentions demandées. » Deux jours plus tard, il se connecte sur le système pour prendre connaissan­ce du suivi de son dossier.

Rejet inexpliqué

Et là, une seule mention lapidaire : « Rejeté. » Pour quelles raisons ? À cause de quelle mention ? Impossible de le savoir. « Sans cette validation, je ne pouvais pas obtenir le code pour valider la cession de mon véhicule. » Et les jours passaient. Lié à la date butoir du 28 août. Au-delà, la vente était caduque. L’acheteur ne pouvait pas l’assurer. Soucieux de se mettre dans les clous, Franck se rend à la préfecture. À deux reprises. « Il y a un point de conseil numérique mais on me disait qu’il fallait attendre. » Il passe aussi des heures au téléphone. À contacter le 34.00. « Sans succès. J’étais arrivé au bout de toutes les démarches que je pouvais engager pour obtenir ce fameux code », se désespèret-il. À bout de nerf face à un système de dématérial­isation d’un service public qu’il juge « défaillant ». « Je ne pouvais pas savoir pourquoi ma demande était rejetée et je n’avais pas la possibilit­é de pouvoir en faire une deuxième. » Il regrette aussi une déshumanis­ation. « Je n’avais pas d’interlocut­eur possible ni physique, ni au téléphone ni numériquem­ent. Où était la solution pour régler ce problème pour un acte basique comme celui d’une cession de véhicule ? » Face à cette situation ubuesque, le Hyérois a (enfin) et presque par hasard trouvé la clef de son énigme (lire ci-contre).

Simplifica­tion ?

« Comment font les personnes âgées et ceux qui sont moins à l’aise avec l’outil informatiq­ue ? » Franck a toutefois adressé des courriers d’alerte au Défenseur des droits, au Médiateur de la République, à la préfecture. Sur les réseaux sociaux, sur les forums, les plaintes s’accumulent. La modernisat­ion et la simplifica­tion des démarches annoncées sur le site Internet de l’Agence nationale des titres sécurisés se traduisent par une multitude de galères administra­tives aux conséquenc­es parfois graves pour les vendeurs et acheteurs.

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