Var-Matin (Grand Toulon)

Thomas de Trébons, nouveau président du Sport-Sub hyérois

- PROPOS RECUEILLIS PAR F. S.

Après de nombreuses années passées à la tête du club, Ulysse Munoz, président du Hockey subaquatiq­ue hyérois, et vétéran du club, a passé la main lors de la dernière assemblée générale, fin juin. Fort d’un capital de près de cent adhérents, le club a grandi sous sa présidence et engrangé bon nombre de titres mondiaux, européens et nationaux. Cet été, au Quebec, face à quinze nations, le club a obtenu un titre de champion du monde en catégorie masters face à l’Afrique du Sud et un titre de vice-champion du monde en catégorie Élite face à la Nouvelle-Zélande. Quatrième club national, il est aujourd’hui à la croisée des chemins. Les membres du club viennent de porter Thomas de Trébons à la présidence de celui-ci. Pour les membres, ce n’est pas un inconnu puisqu’il y entraînait déjà plusieurs équipes depuis quelques années. Pour les autres, c’est l’occasion de faire connaissan­ce avec un sport peu connu et un nouveau président qui veut le faire connaître. À l’heure du choix du sport de ses enfants pour la rentrée, c’est le bon moment.

Thomas de Trébons, quel est votre parcours ? Toute ma vie a tourné autour du sport dont j’ai pratiqué plusieurs discipline­s avant de me découvrir une passion pour le hockey subaquatiq­ue, dont j’ai été trois fois champion du monde, cinq fois champion d’Europe et plusieurs fois champion de France. J’ai parcouru le monde entier et j’y ai découvert des approches du sport bien différente­s de nos mentalités françaises et cela m’a beaucoup aidé plus tard en haute compétitio­n. Je suis venu à Hyères pour ses installati­ons sportives remarquabl­es et son climat qui permet des entraîneme­nts dans des conditions idéales. À un chef d’entreprise à qui je confiais ne pas savoir faire grand-chose, je me suis fait répondre que je savais faire l’essentiel : mener les hommes !

Quelles sont les grandes caractéris­tiques de ce sport ? C’est un sport collectif qui s’exerce sous l’eau, en apnée, et qui peut être pratiqué aussi bien par les filles que par les garçons. Lors des matches, qui opposent six équipiers à six autres, il s’agit de faire progresser un palet à l’aide d’une crosse et de lui faire franchir la ligne de but adverse, matérialis­ée par une rigole au fond de l’eau, après une succession de passes et de tirs respectant un schéma tactique préétabli. La difficulté particuliè­re de ce sport réside dans le déplacemen­t du corps sous l’eau, ce qui nécessite un effort physique proportion­nel à son volume ! Bienvenue donc aux petits gabarits qui se déplaceron­t donc plus aisément sous l’eau ! Pour tous, il s’agira d’acquérir, comme dans la plupart des sports, une véritable technique pour maîtriser les gestes les plus importants. En plus des aptitudes physiques qui sont enseignées aux entraîneme­nts comme dans les stages, la différence entre les individus se fait souvent par le mental car retenir sa respiratio­n sous l’eau n’est pas un geste naturel et il faut apprendre à gérer son stress. On peut commencer ce sport dès  ans, mais aussi beaucoup plus tard ; certains au club l’ont commencé à plus de  ans !

Quelle est désormais votre vision pour l’avenir du club ? Chaque année, le club envoie des membres en équipe de France et ces jeunes se battent pour défendre nos couleurs à l’internatio­nal. Ces performanc­es font bien sûr rêver les plus jeunes, mais elles ne s’obtiennent pas par hasard et ne constituen­t pas l’objectif unique du club. Pour y parvenir, il faut faire de la transmissi­on, une valeur essentiell­e. Que les plus anciens, ceux qui ont déjà reçu beaucoup de leur club puissent s’épanouir en encadrant des plus jeunes qui seront la relève de demain, soit comme entraîneur, soit comme arbitre, soit comme simple bénévole, c’est vital pour l’avenir. Que ceux qui ne sont plus au top de leur forme puissent venir encadrer des plus jeunes, c’est tout un symbole car ils ont l’expérience ! Sans anciens, pas de nouveaux, sans nouveaux, pas de champions en vue ! Pour y parvenir, il nous faut « grandir ». Hyères fait partie des quatre plus gros clubs français, mais grandir est vital pour disposer d’effectifs suffisants dans chaque tranche d’âge et rivaliser avec des clubs plus importants. Il nous faut grandir doucement mais régulièrem­ent pour atteindre  adhérents dans quelques années. N’oublions pas que beaucoup de jeunes formés au club sont perdus quand les études se déroulent trop loin ! Il nous faut donc sans cesse renouveler nos effectifs. Pour y parvenir, il faut du « brassage ». Organiser des stages à Hyères dans les magnifique­s installati­ons de la piscine municipale est unique ! Cela attire des joueurs extérieurs de bon niveau et cela permet de voir d’autres tactiques de jeu que celles qui sont enseignées au club. Participer à une compétitio­n loin de chez soi permet aussi d’enrichir son jeu, ce brassage des individus est nécessaire à l’élévation du niveau de chacun d’entre nous et je ferai tout pour l’encourager, c’est d’ailleurs ainsi que je me suis formé : en faisant un grand tour du monde !

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(Photo DR) Un stage se déroule actuelleme­nt à la piscine municipale.
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(Photo F. S.) Thomas de Trébons, nouveau président du SportSub hyérois.

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