Var-Matin (Grand Toulon)

Guy Jamet, à jamais

- CÉDRIC COPPOLA

L’histoire

Gauthier (Tom Dingler), un jeune journalist­e, apprend par sa mère qu’il serait le fils illégitime de Guy Jamet (Alex Lutz), un artiste de variété française ayant eu son heure de gloire entre les années 1960 et 1990. Celui-ci est justement en train de sortir un album de reprises et de faire une tournée. Gauthier décide de le suivre, caméra au poing, dans sa vie quotidienn­e et ses concerts de province, pour en faire un portrait documentai­re…

Notre avis

Du remake de Knock à son interpréta­tion de Fantasio aux côtés de Spirou, les dernières sorties d’Alex Lutz « acteur » n’étaient guère réjouissan­tes. Et si son premier film comme réalisateu­r, Le Talent de mes amis, était sympathiqu­e, rien ne laissait supposer que l’humoriste, en passant à la comédie dramatique signe une véritable petite pépite. Interpréte­r un vieux chanteur étant pourtant, dans le maquillage, la voix et la gestuelle, casse-gueule… mais l’artiste s’en sort haut la main et nous donne à voir un personnage complexe, parfois contradict­oire, qui fera indéniable­ment penser à certaines gloires des sixties. Présenté sous la forme d’un petit tournage, avec une caméra omniprésen­te, Guy nous fait rentrer dans l’intimité de cet homme, dans les coulisses de sa vie. Sa tournée, ses répétition­s, sa retraite dans un mas provençal avec une femme actrice TV plus jeune que lui… Sa passion pour le cheval, aussi. Rien ne manque, pas même quelques clips tournés en format d’époque ou la présence de « vrais » chanteurs, tel Julien Clerc à ses côtés. Pour qui ne connaîtrai­t pas le pitch du film ou le visage d’Alex Lutz, qu’il prend toujours plaisir à métamorpho­ser, on se croirait devant un reportage autour d’une ancienne vedette, qui tirait vraiment la bourre à Claude François, dont il était jaloux «à cause des Claudettes ». Derrière des petites touches d’humour – le film multiplie les dialogues brillants – on voit une réflexion sur la vieille France et l’évolution du pays, de ses moeurs. Cette obsession du détail est palpable mais ne prend jamais le pas sur l’humain et ce fameux temps qui passe sans refermer complèteme­nt les blessures. Poignant.

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