Ce brasseur qui veut protéger les plages
Pour promouvoir son concept d’économie circulaire, basé sur une bière produite ici, le Seynois Quentin Busch a lancé une souscription pour financer un tour de France de nettoyage des plages
D’aucuns font d’une pierre, deux coups. Lui, ambitionne de faire d’une bière… trois coups. Après avoir créé une marque de « mousse » fabriquée, pour partie dans une micro-brasserie à La Seyne et pour partie au Havre, Quentin Busch, ex-marin de 28 ans devenu entrepreneur, commercialise une gamme de textiles issus de matériaux recyclés et s’engage, par dessus tout, dans une démarche de sensibilisation à l’environnement. Aujourd’hui, pour faire connaître ses engagements, il lance une souscription sur Internet afin de financer un « tour de France » destiné à assurer la promotion de ses produits, tout en organisant des sessions de nettoyage des plages, avec une escale prévue dans l’aire toulonnaise. Explications.
Comment ont germé les différents projets que vous menez aujourd’hui ? Après l’École nationale supérieure maritime (ENSM), j’ai navigué de l’Antarctique à l’Arctique, de l’Argentine à la Corée, en passant par l’Afrique. Et pendant huit ans, j’ai pu observer la fonte des glaces et l’accumulation de déchets dans les océans, sur les plages... J’ai été touché par cette dégradation de l’environnement, et j’ai eu envie de faire des actes pour la planète. Parallèlement, étant issu d’une famille de brasseurs – mon grand-père était le premier brasseur de La Seyne –, j’ai toujours été attiré par cette activité. Avec un brasseur normand, nous avons créé une bière au Havre afin d’aider le bureau des élèves officiers de l’ENSM à financer des projets. Et de fil en aiguille, j’ai réalisé que la bière pouvait être un vecteur de communication et de financement pour monter et soutenir des projets destinés à sensibiliser à la protection de l’environnement.
Comme cela fonctionnet-il ? Sur un litre de bière vendu, un tiers revient à la brasserie, un tiers est reversé à l’État (impôts, taxes…) et un tiers est destiné à financer des projets environnementaux, par exemple des associations comme Surfrider foundation qui nettoient les plages. En contrepartie de ce soutien que nous apportons, nous récupérons les plastiques collectés, et nous les valorisons pour faire du textile, par le biais d’une entreprise de recyclage installée près de Lyon. Ainsi, l’an dernier, nous avons lancé la fabrication de shorts de bain en textile recyclé. Parallèlement, on a créé une gamme de teeshirts, de sweats, de sacs de plage et de bonnets % coton issu de l’agriculture biologique. Ce sont autant de produits éco-responsables. Et, comme les maillots de bain, on envisage de faire fabriquer des bottes en plastique recyclé.
Vous organisez également vos propres collectes de déchets ? Oui, nous avons déjà organisé des opérations à Paris (sur les quais de Seine), à Toulon, en Bretagne, en Vendée, en Corse, à Marseille... L’objectif est double : sensibiliser au respect de l’environnement et fédérer une communauté autour de ce concept. Pour faire venir les gens, nos événements sont festifs car on récompense les participants en leur offrant l’apéro. Mais nous ne sommes pas seulement initiateurs ; on peut aussi intervenir en soutien d’événements organisés par d’autres, par exemple en offrant la bière à tous ceux qui participent. Nous avons d’ailleurs un partenariat avec la Jeune chambre économique de Toulon pour le “World clean up day” qui aura lieu le septembre
Lors des collectes, vous ciblez uniquement les plastiques que vous pourrez recycler ? Quand on fait une collecte, il est difficile d’être sélectif car on voudrait ramasser tous les déchets qu’on trouve. Mais on est obligé de se recentrer et de privilégier ce que l’on peut recycler. Sinon, on ramasserait tous azimuts et ensuite on jetterait tout à la benne, sans rien valoriser. Donc on cible en priorité ce qu’on peut recycler: les plastiques, les mégots (qui sont donnés à des centres spécialisés car le plastique contenu dans le filtre peut être réutilisé) et les bouteilles en verre. Nettoyer c’est bien, mais recycler c’est mieux.
Quelle sera la prochaine étape ? Un tour de France de nettoyage des plages, destiné à faire la promotion de nos produits et de nos valeurs. Pour y parvenir, j’ai lancé début juillet une campagne de crowfunding sur le site internet Ulule. On demande une contribution minimum de euros. Mais, au-delà de l’argent récolté, cela permet de voir si le projet plaît, si les gens sont prêts à contribuer pour le rendre possible. Et puis, on leur propose de
Nettoyer c’est bien, mais recycler c’est mieux ! ”