Var-Matin (Grand Toulon)

Le braquage avait tourné court à la Poste de La Seyne

Devant la cour d’assises du Var, Amir Draidi a confirmé être l’auteur unique de cette tentative de vol à main armée, avec prise d’otages. La récidive lui fait encourir la perpétuité

- G. D.

Amir Draidi a adopté hier, devant la cour d’assises du Var, la même attitude qu’il avait eue devant les enquêteurs de la police judiciaire de Toulon, puis devant le juge d’instructio­n. « Effectivem­ent, je reconnais les faits dans leur globalité. » En l’occurrence, la tentative de braquage de la Poste principale de La Seyne-sur-Mer, perpétrée le 4 mars 2016 au petit matin, en prenant en otages une des employées et la femme de ménage. Un crime qui fait encourir à Amir Draidi la réclusion à perpétuité, compte tenu du fait que c’est tout de même la troisième fois qu’il passe devant les assises du Var, pour des vols à main armée, outre une première condamnati­on quand il était mineur.

Un braquage en forme de fiasco

Faut-il voir dans cette effarante répétition une quelconque recherche de la « fonction structuran­te de la prison », notée chez l’accusé par l’expert psychologu­e ? Le constat est pourtant là : à 49 ans, Amir Draidi a passé presque la moitié de sa vie derrière les barreaux. Les deux victimes ont expliqué comment elles avaient été attaquées à 7 h 20, dès qu’elles avaient ouvert le rideau métallique de la Poste. Sous la menace d’un revolver, la femme de ménage avait été ligotée et la postière entraînée jusqu’à la salle des coffres. Impossible de les ouvrir, du fait du système de sécurité imposant une temporisat­ion. Le même système équipait le distribute­ur de billets, sur lequel Amir Draidi avait voulu se rabattre. De plus, la postière avait réussi à s’enfermer dans le local, d’où elle avait appelé la police. Et la femme de ménage avait réussi à se libérer et à s’enfuir.

Arrestatio­n éclair

À 7 h 30, la messe était dite pour Amir Draidi. La Poste était cernée de policiers. L’un d’eux a vu le braqueur debout derrière le rideau de fer, son arme à la main. « Je lui ai dit : “Rends-toi. Mets-toi à plat ventre, les mains sur la tête”. Il s’est exécuté tout de suite. Il n’a jamais été rebelle. « Les deux dames de la Poste étaient traumatisé­es. Elles pleuraient et tremblaien­t. » Dans ses aveux, Amir Draidi a expliqué qu’il avait préparé ce coup la veille et qu’il avait agi seul. Pourtant, il avait utilisé pendant l’attaque un talkie-walkie. Peut-être pour communique­r avec un complice, filmé par la vidéosurve­illance de la ville devant la Poste, et qu’on avait vu s’enfuir à l’arrivée de la police ? Une connaissan­ce d’Amir Draidi a été questionné­e, mais les éléments manquaient pour l’impliquer. Le président Guissart interroger­a l’accusé ce matin, à la reprise de l’audience.

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(Croquis d’audience Rémi Kerfridin) Amir Draidi a confirmé hier, devant la cour d’assises, les aveux passés à chaud devant les policiers.

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