Le chiffre
Gilles, après un exercice - qui n’a pas vraiment répondu à vos attentes, on vous imagine impatient de débuter cette nouvelle saison à domicile. Vrai ou faux ? C’est vrai que notre dernière campagne a été plus compliquée que prévu. Commencer une course par une chute ou une casse mécanique, vous savez, ça ne facilite pas les choses... Heureusement, la roue a tourné début juin. Aux Heures d’Oschersleben, on est parvenu à terminer sur une note positive
derrière la Honda du team japonais F.C.C TSR, futur champion du monde, ndlr). Maintenant, il faut prolonger cette dynamique. Nous allons redémarrer avec l’ambition de faire mieux. On veut gagner ce Bol d’Or.
La très précoce casse moteur de l’an dernier, vous l’avez gardée longtemps en travers de la gorge ? (Du tac au tac) Ah oui ! Digérer un tel coup d’arrêt réclame toujours un certain temps. Quand il s’agit d’une pièce que l’on modifie nous-même, c’est déjà dur à encaisser. Là, l’abandon a été provoqué par la rupture d’un guide de soupape de série, dans la culasse. Une mauvaise culasse... La faute à pas de chance, quoi ! Désormais, nous bossons différemment, en validant les moteurs de course sur des distances plus longues. Voilà, jusqu’à présent, cette nouvelle méthode de travail s’avère payante.
Sur quoi avez-vous mis l’accent lors des tests préBol et des séances d’essais précédentes ? Surtout la géométrie châssis de la moto. On a beaucoup planché làdessus afin d’être certains que la nouvelle configuration de la ZX-RR soit aussi rapide que celle de la saison passée.
Les chronos démontrent qu’elle reste bien dans le coup face à ses rivales plus jeunes... Elle est au niveau, elle tient la comparaison, oui. Cet, été, on n’a pas ménagé nos efforts pour l’améliorer. Mieux vaut continuer à travailler car les autres ne s’arrêtent pas...
Peut-on dire que Randy De Puniet est aujourd’hui le pilier du team SRC ? Puisque c’est le plus ancien du trio, vous pouvez lui coller cette étiquette. Nous, on s’appuie sur sa grande expérience professionnelle depuis qu’il nous a rejoints (lors du Bol d’Or ).
En endurance, jusqu’à présent, il a enchaîné les podiums sans trouver le chemin de la victoire. Que lui manque-t-il ? En -, il nous a toujours manqué un petit quelque chose. Au Bol, il réussit un départ canon. Il s’échappe, il est super à l’aise... et le moteur rend l’âme tout de suite. Au Mans, son coéquipier chute. En Slovaquie, c’est lui qui va au tapis durant son premier relais. Dans ces courses de heures ou de heures négociées comme des sprints, les chutes, quelles que soient leurs conséquences, temporaires ou définitives, sont éliminatoires quand vous visez la gagne. D’un bout à l’autre, le pilote doit impérativement aller vite et rester sur ses roues.
Vous sentez qu’il a très envie de gravir la plus haute marche du podium au Castellet ? Oui, normal. Bon, là, il n’a roulé que le premier jour parce qu’il avait d’autres obligations mercredi (un test MotoGP avec KTM). Mais côté réglages, nous avons trouvé un compromis satisfaisant qui convient à Jérémy (Guarnoni) et à David (Checa). Pour ce dernier, pilotant des Yamaha depuis près de quinze ans, ce n’était pas évident. Son adaptation se déroule bien, donc on aura un trio très homogène. Comment s’est opéré le récent rapprochement avec David Checa ? Lui et moi, nous nous connaissons depuis longtemps. On discutait régulièrement, ici et là. Quand Christophe Guyot (le patron du team Yamaha GMT ) m’a avisé de sa décision de tirer un trait sur le championnat du monde d’endurance pour se consacrer uniquement à la vitesse, je me suis tourné vers David. Dès le lendemain de la course
Qu’il fasse les mêmes chronos que ses coéquipiers. Le test pré-Bol constituait seulement son deuxième roulage et il ne lui manquait que quatre ou cinq dixièmes. De quoi laisser présager d’excellents résultats.
En -, le SRC Kawasaki est inscrit en championnat du monde. Vous aurez les moyens de viser le titre ? Oui, j’espère. La saison dernière, le déplacement à la finale de Suzuka n’était pas programmé, faute de budget. Cette fois, Kawasaki France m’a dit : ‘‘Gilles, si la couronne est à notre portée après les quatre premières manches, on ira au Japon.’’ A nous de faire le nécessaire.
Aller vite et rester sur ses roues ”
En commençant par frapper fort d’entrée ? Absolument. C’est notre objectif. Si l’équipe GMT ne figure plus à l’affiche, la concurrence demeure vive. Yamaha Autriche (le YART) a annoncé la couleur en signant le temps de référence des tests pré-Bol. La Honda championne en titre va défendre son trône bec et ongles. Attention aussi au SERT (Suzuki Endurance Racing Team). Plus discrets ces derniers 82e Bol d’Or (+ Bol d’Argent et Bol d’Or Classic) du 14 au 16 septembre au circuit Paul-Ricard. Essais qualificatifs 1 jeudi 13 de 15h40 à 16h30, essais qualificatifs 2 vendredi 14 de 9h40 à 11h30, départ samedi 15 à 15 h, arrivée dimanche 16 à 15 h. Tarifs (pass 3 jours uniquement) : enceinte générale 70 (46 000 places assises en accès libre), aire du Mistral MCTBO 82 aire du Lac 86 Location : www.boldor.com