Quelques incertitudes sur la récolte
De mémoire de vignerons varois, on n’avait pas connu pareille pression du mildiou depuis une trentaine d’années. Mais cette maladie tant redoutée, favorisée notamment par une hygrométrie excessive conjuguée à l’absence de mistral, n’est pas le seul problème auquel sont confrontés les viticulteurs du département en cet été . Les dernières pluies, parfois accompagnées de grêle, leur ont fait craindre l’apparition du botrytis, plus communément appelé « pourriture grise », extrêmement dommageable pour la vinification. Si le mistral a soufflé depuis, écartant du même coup le danger, le syndicat des vignerons du Var, mais aussi celui des côtes de Provence, ont sollicité dans la deuxième quinzaine d’août l’Institut national de l’origine et de la qualité (INAO) afin d’obtenir l’autorisation d’enrichir le moût. En Provence, où les vins n’ont aucun mal à dépasser les degrés, cette demande a fait bondir certains vignerons. « Nous luttons contre l’alcool et vous voulez chaptaliser. On rêve ! Attendez la maturité, faites avec l’environnement. C’est la grande qualité de nos vins qui sont l’avenir de cette région », s’est emporté l’un d’eux dans sa réponse au syndicat des vignerons du Var. Président du syndicat des côtes de Provence, Éric Pastorino apporte des précisions sur la démarche des organisations vinicoles. « La demande à l’INAO a été faite avant le coup de mistral. Face au risque de botrytis, on a envisagé de rentrer des raisins en légère sous maturité mais sains. Il ne s’agit pas de chaptalisation (ajout de sucre, ndlr), mais d’enrichissement par adjonction de moûts concentrés rectifiés à hauteur de , % », insiste-t-il. Et vu l’amélioration des conditions météorologiques, il n’est pas dit que les vignerons varois aient recours à cet « enrichissement ». Dans ce contexte, « difficile d’estimer le niveau de la récolte »,
conclut Éric Pastorino.