SHEHERAZADE
L’histoire
Zachary (Dylan Robert), ans, sort de prison. Rejeté par sa mère, il traîne dans les quartiers populaires de Marseille. C’est là qu’il rencontre Shéhérazade (Kenza Fortas).
Notre avis
Il y a indéniablement du Kechiche dans le cinéma de Jean-Bernard Marlin. Originaire de Marseille, comptant déjà un Ours d’or berlinois du court métrage, le réalisateur bouscule et bouleverse dès son premier long métrage, dont l’action prend place dans le milieu de la prostitution en terre phocéenne. Il lui a fallu une longue période d’immersion et de casting sauvage pour trouver ses jeunes acteurs, tous non-professionnels. Une démarche concluante tant ils sont criants de vérité. Propulsés aux alentours de la gare Saint-Charles ou du Boulevard Sakakini, lieux centraux du proxénétisme, leurs tourments n’en sont que plus forts. Cependant derrière la colère, ce monde de la nuit terni par les lampadaires aux lumières orangées et les hôtels de passe miteux aux couleurs blafardes, Shéhérazade fait jaillir la romance. Plus qu’un conte de fée revisité, ce drame intimiste s’appuie sur un fond social. Il dénonce les préjugés en les mettant constamment face à des valeurs humanistes. La conquête de la princesse, qui se donne aux autres pour survivre, avant de se replier sur elle-même comme un bébé en suçant son pouce, passe obligatoirement par une quête de rédemption. Zachary, interprété par le fougueux Dylan Robert, doit alors passer outre sa condition et tenter de trouver une issue, en admettant que lui aussi, a le droit d’éprouver des sentiments… et que cet amour le fera grandir. Bouleversant.