Thomas Lilti: «Une réforme huit jours avant la sortie du film!»
Son film précédent, Médecin de campagne, avec François Cluzet, avait ouvert en 2016 le débat sur les déserts médicaux. Thomas Lilti ne s’attendait pas à ce que son nouveau long-métrage, Première
Année, soit sous les feux de l’actualité avant même sa sortie, mercredi prochain. «Cela fait 45 ans que le concours d’admission en première année de médecine n’a pas évolué et huit jours avant la sortie du film, le gouvernement annonce une réforme! C’est d’autant plus surprenant que j’ai participé à un débat vendredi sur France Culture avec Fédérique Vidal, la ministre de l’enseignement supérieur et à aucun moment elle n’a parlé d’une éventuelle modification des règles. A croire qu’ils ont sorti ça du chapeau!». Medecin de formation lui-même, le
réalisateur se dit néanmoins ravi qu’on parle enfin de réformer un concours dont il dénonce l’aberration dans son
film. « Le terme de boucherie pédagogique n’est pas de moi. Il vient d’un doyen de fac de médecine, qui organise le concours depuis longtemps. Sous sa forme actuelle, ce concours ne fait que stimuler le bachotage, l’esprit de compétition et l’individualisme des étudiants. En aucun cas l’empathie, l’écoute et l’esprit d’ouverture à l’autre qu’on peut attendre de futurs médecins. Il ne faut pas s’étonner que la profession soit aujourd’hui mal perçue par les Français». S’il n’est pas forcément pour la suppression du numerus clausus, la suppression du concours de première année lui paraît donc totalement justifiée: «C’est encore assez flou, mais il semblerait qu’on s’oriente vers un concours en 3e année avec orientation des candidats dans les autres filières médicales en cas d’échec. C’est sans doute une bonne solution». Comédie très réussie avec Vincent Lacoste et William Lebghil, Première Année sortira sur les écrans le 12 septembre.