Placid : le grand jour !
Cet après-midi, Jonah Placid va faire ses premiers pas officiels en Top 14, qui plus est au poste de titulaire à l’arrière, et il est, sans forcer le trait, fou de joie... Mais la vie de rugbyman professionnel n’est pas toujours pavée de bonheurs et de satisfactions. Comme tant d’autres avant lui, et sans doute après, le jeune arrière australien Jonah Placid vient d’en faire l’amère expérience.
L’envie de bien faire
Alors qu’il a quitté l’an passé toutes ses racines pour venir tenter l’aventure au RCT, à seulement 22 ans, Placid s’est gravement blessé au genou dès les matches de préparation. Résultat : une opération en suivant et une année de galère où, « scotché » à Toulon, il s’est forcément demandé s’il avait fait le bon choix. Douze mois plus tard, il a même failli rechuter à l’entraînement début juillet... Mais le voilà quand même enfin prêt à jouer et à reprendre le flambeau australien abandonné par les Giteau, Mitchell, et autre O’ Connor. Avec autant de succès ? Grand fan de Digby Ioane et de Quade Cooper, Jonah prend cette succession comme un honneur, mais il se garde bien de se projeter trop loin. « Pour l’instant, je me languis juste de rejouer, sourit-il, et j’espère que mon genou va aller de mieux en mieux... » Et de revenir sur les mauvais moments passés : « Au début, c’était vraiment difficile. Je suis resté ici durant toute la rééducation. Les journées étaient très longues... Mais les copains m’ont remonté le moral et aujourd’hui, mon genou va mieux. J’habite à la Valette avec ma copine et je suis vraiment très heureux. Il y a du soleil, la mer, des gens sympas, bref, tout ce que j’aime en dehors du terrain. » Bien que venu assez tard au rugby – « j’ai commencé à jouer à 16 ans à l’école » précise-t-il – Jonah Placid, qui a été international junior, est un authentique espoir de la discipline en Australie. Il court les 100 m en 11’’2, possède d’excellents appuis et, sur le peu qu’il a pu nous montrer ballon en main, semble très tourné vers les relances et l’attaque. Ses récentes prestations, plutôt abouties avec les Espoirs, ont déjà convaincu Collazo, qui l’a préféré à Hugo Bonneval, et engagent à une certaine confiance. Pour autant, il ne faut pas trop attendre de l’ancien joueur des Melbourne Rebels, qui n’avait jamais été blessé jusque-là, et risque fort de manquer encore un peu de rythme et de repères. Mais après une année passée à jouer à la PlayStation, sauf mauvaise rechute, on ne voit pas ce qui pourrait freiner sa terrible envie de bien faire.
Pour Perpignan : essai de Pujol () ; transformation de Jackson () ; pénalités de Jackson (, +, ) Pour Lyon : essai de Cretin () ; transformation de Wisniewski () ; pénalités de Wisniewski (, , , , )