Var-Matin (Grand Toulon)

Une première sur le fil

Ouf ! La victoire a finalement souri aux Toulonnais qui ont fait longtemps la course derrière, avant de s’imposer dans le sprint final à trois minutes de la fin.

- PAUL MASSABO

Seule la victoire importait. Face à Castres, les Toulonnais étaient dans l’obligation de signer leur premier succès de la saison. Lanterne rouge avant cette troisième journée, les Rouge et Noir étaient dos au mur, une pression écrasante sur les épaules. Probableme­nt trop lourde à porter pour jouer libéré. Cet impératif de points a entraîné nombre de maladresse­s

et en-avant à répétition tout au long de ces 77 minutes crispantes avant les 180 dernières secondes libératric­es. « Les cardiaques devaient

s’abstenir », s’amusait, visiblemen­t soulagé, Sébastien Tillous-Borde qui reconnaiss­ait avoir souffert mille maux en haut de la tribune. Patrice Collazo apparu longtemps crispé (et pour cause !) le long de la touche préférait ne pas se montrer. Il savourait certaineme­nt en silence ces quatre premiers points arrachés au forceps. Une véritable délivrance. Après une bonne entame on avait vécu la même prestation à Pau - Toulon est rapidement retombé dans ses travers. Et à la pause, après un nouvel essai cadeau offert cette fois à Kockott, les Varois étaient encore à la peine. Et boitaient bas - à l’image de Belleau et Setiano au sortir du stade pour s’être tiré une nouvelle balle dans le pied. L’entraîneur des troisquart­s se félicitait de cette victoire acquise in extremis et venue récompense­r ses hommes qui ont eu le mérite d’y croire jusqu’au bout. Alors certes, sur la manière et le contenu, il y a beaucoup à dire. Et redire. Mais l’essentiel était de décoller enfin au classement.

Le mérite d’y croire jusqu’au bout

Gâcher des essais tout fait à cause de maladresse­s, de mauvais choix avec notamment un Placid peu inspiré, un Nakosi « vendangeur » ou encore un Savea très discret a été autant d’éléments qui ont permis à Urdapillet­a et les siens de mener le bal de longues minutes durant. Par bonheur pour le RCT, les Tarnais allaient vivre la danse du scalp et se faire coiffer sur le poteau suite à un contre de 60 mètres initié par Monribot, relayé par Guirado, Escande et Fékitoa pour finalement être conclu par Nakosi. En 1978, Michel Malinovsky, le navigateur aujourd’hui disparu, battu de 98 secondes par Mike Birch lors de « La Route du Rhum » après 23 jours d’une course acharnée signait ce livre au titre très sportif « Seule la victoire est jolie ». Les hommes de Christophe Urios pourront se mettre à la lecture, tristes de vivre un tel scénario, forcément difficile à avaler. « On n’a pas maîtrisé

notre rugby quand il fallait, notait Joe El Abd, l’ancien troisième ligne toulonnais aujourd’hui dans le staff castrais. Et on le sait, en pareil cas, à Mayol, tu le paies cher. »

Toulon, jusqu’ici encalminé et qui a bien failli se noyer, sort la tête de l’eau. Cette bouffée d’oxygène est porteuse d’espoirs. Bastareaud, auteur d’un vilain geste (lire par ailleurs), voulait en milieu de semaine

« lancer positiveme­nt la saison ». C’est fait, même si le contenu n’est pas au rendez-vous. La manière attendra donc encore un peu, contrairem­ent à la victoire qui ne pouvait jouer les prolongati­ons.

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 ?? (Photos Luc Boutria/Valérie Le Parc) ?? Nakosi et les Toulonnais ont dû s’employer pour écarter Kockott et les Castrais de leur route.
(Photos Luc Boutria/Valérie Le Parc) Nakosi et les Toulonnais ont dû s’employer pour écarter Kockott et les Castrais de leur route.

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