Var-Matin (Grand Toulon)

Laura Calu dans la troisième dimension au Colbert

Vendredi et samedi, la comédienne varoise est sortie du petit écran des smartphone­s pour son spectacle En Grand. Une première très drôle, en profondeur, en 3D. Et ovationnée

- PROPOS RECUEILLIS PAR VIRGINIE RABISSE vrabisse@varmatin.com

Il y a dix ans, Laura Calu annonçait à son père qu’elle partait s’installer à Paris pour devenir comédienne. « Tu vas vite revenir », lui répondait-il alors, convaincu que la vie dans la capitale ne conviendra­it pas à sa Varoise de fille. Vendredi et samedi soir, elle est bien revenue. Sur la scène du théâtre Le Colbert à Toulon. Devant son papa. Samedi, un peu avant 22 heures et après plus d’une heure de spectacle seule en scène, la jeune femme originaire de Correns salue, très émue, un public debout et plus de trois cents sourires étirés d’une oreille à l’autre, auxquels elle a voulu donner la primeur de son spectacle En Grand. Alors que le rideau vient de se baisser et que les applaudiss­ements finissent quand même par se calmer, Laura Calu, entourée de bouquets de fleurs et un peu échevelée, revient sur ces deux premières soirées.

Comment te sens-tu après ce spectacle ? C’était les deux plus beaux soirs de ma vie ! Je suis fatiguée et très émue – j’ai beaucoup pleuré vendredi soir, mais aujourd’hui (samedi, Ndlr), ça allait mieux. En fait, je pense à ce moment depuis que j’ai  ans, comme d’autres pensent au jour où ils se marieront ou à leurs futurs enfants. Là, j’ai accouché et ça s’est bien passé !

Tu étais très stressée, en fin de semaine, avant la première. Ça allait mieux pour la deuxième ? C’était deux stress différents : vendredi, j’avais vraiment le trac et j’étais émue d’avance. Ce soir, j’avais plus peur. C’est vrai que, dans ces moments-là, je me demande pourquoi je fais ça. Mais quand je monte sur scène, je me souviens que c’est le plus beau métier du monde. C’est pour ça que je le fais !

C’était important pour toi de démarrer dans le Var. Pourquoi pas carrément à Correns, ton village natal ? On me l’a proposé, mais j’ai refusé : je ne veux y aller que quand mon spectacle sera rodé à fond. Parce que Correns, c’est mon Olympia à moi.

De la scène, tu en avais déjà fait avec d’autres comédiens, d’autres textes. Qu’est-ce que ça change de jouer son propre spectacle ? Cette fois, je suis seule sur scène et je défends ce que j’ai envie de défendre. Ce sont mes rôles, mon message, mon histoire, que j’ai écrite avec mes deux coauteurs (Benjamin Isel et Hadrien Berthaut, Ndlr) .Là, je suis toute nue devant un public alors que j’ai l’habitude d’être derrière un écran. Être à poil, c’est un comble pour quelqu’un de très complexé comme moi.

Ces complexes, justement, tu les évoques au travers de tes différents personnage­s, en parlant pas mal des femmes et de tous les stéréotype­s sur elles. Pourquoi ? Parce que c’est quelque chose qui me touche. Je suis une fille et donc je parle de ces clichés en tant que fille. Et en même temps, je travaille principale­ment avec des hommes !

Le week-end prochain, tu joues à Angoulême. Appréhende­s-tu différemme­nt de jouer «à l’extérieur»? Bien sûr, pour ces deux soirées à Toulon, il y avait ma famille, mes proches et même Marie-Ange, l’épicière de Correns, qui me disait toujours (elle prend cet accent à couper au couteau qu’elle maîtrise si bien sur scène, Ndlr) : « Laura Calu, quand est-ce que tu nous fais un spectacle ? » Mais la magie d’Internet, c’est que j’ai de la famille partout, et c’est génial.

Après ces deux premières, si tu devais revoir quelque chose… Il y aura toujours des choses à revoir. Là, par exemple, je sais qu’il faut que je travaille mon souffle. De toute façon, un spectacle vit et change tout le temps. Ce n’est pas un film qu’on met dans un lecteur DVD !

Correns, mon Olympia à moi”

 ??  ??
 ?? (Photos Valérie Le Parc) ?? Langage fleuri, mimiques impossible­s et sens comique irréfutabl­e au service d’un message bien reçu… Du haut de son , m, Laura Calu a tout d’une grande. Au propre et au figuré.
(Photos Valérie Le Parc) Langage fleuri, mimiques impossible­s et sens comique irréfutabl­e au service d’un message bien reçu… Du haut de son , m, Laura Calu a tout d’une grande. Au propre et au figuré.
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France