: la difficile équation
Le malheur des uns ne fait pas forcément le bonheur des autres. Ce n’est pas parce qu’Emmanuel Macron a une rentrée difficile que ses opposants de la droite Républicaine atteignent la félicité. La réalité est qu’ils ne parviennent toujours pas à trouver leur cohérence. Alain Juppé et les siens se sont retrouvés à Bordeaux pour évoquer l’avenir, français et européen. Parmi eux, des proches du Premier ministre actuel, Edouard Philippe, ancien collaborateur d’Alain Juppé, des élus « macro-compatibles » du groupe Agir, ainsi qu’un autre ancien Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, sans oublier Valérie Pécresse, présidente de la Région Ile-de-France. Tous les Républicains n’étaient pas à Bordeaux. Depuis les Hauts-de-France, dont il est le président, Xavier Bertrand a tapé durement, dimanche, sur le président de la République, mais il a également dénoncé ceux des Républicains qui seraient tentés par un rapprochement avec Marine Le Pen. Quant à Laurent Wauquiez, bien discret cet été, quoique ne perdant pas une occasion de marquer publiquement ses distances avec le Rassemblement national, il parvient bien mal à masquer ses différences avec le parti de Marine Le Pen. En réalité, le mouvement LR a bien des handicaps à surmonter, avant d’incarner la première opposition à l’actuel gouvernement. Le premier reste celui de trouver un chef. Les sondages placent en tête à égalité Nicolas Sarkozy, – toujours présent, et bien présent – et Alain Juppé. Bien loin derrière, presque en queue de peloton, figure Laurent Wauquiez qui, pourtant président de LR, peine, décidément, à prendre ses marques. Comme si les Républicains ne parvenaient pas à se remettre de l’échec de François Fillon à la présidentielle, comme s’ils étaient restés figés dans les mêmes divisions autour des mêmes hommes. Le second handicap est la détermination d’une véritable ligne politique à l’heure où se profilent les élections européennes de . Beaucoup, chez Les Républicains aujourd’hui, évoquant la présence de l’un des leurs à la tête du gouvernement, envisagent de rejoindre, dans une liste commune, la majorité présidentielle. Jean-Pierre Raffarin, lui, envisage la création d’une liste autonome, dans un bien petit espace politique : entre les candidats En Marche, ceux des Républicains qui s’y seraient associés et ceux de Laurent Wauquiez. Alain Juppé, qui ne sait rien, dit-il, des propositions européennes d’Emmanuel Macron, attend prudemment de les connaître. Chacun attend surtout, sans le dire, à quel niveau de popularité sera, dans les mois qui viennent Emmanuel Macron, pour se rapprocher de lui ou prendre ses distances.