Législatives en Suède: poussée de l’extrême droite
Les sociaux-démocrates du Premier ministre suédois Stefan Löfven semblaient limiter la casse hier soir à l’issue des législatives, devançant largement les conservateurs et l’extrême droite qui ne passerait pas la barre symbolique des 20 %, selon deux sondages de sortie des urnes. Le Parti social-démocrate recueillerait de 25,4 % à 26,2 % des suffrages, en retrait de cinq points par rapport aux législatives de 2014, sanctionné pour sa politique migratoire qui a vu l’arrivée en 2015 de 160 000 demandeurs d’asile, un record en Europe rapporté au nombre d’habitants.
Entre , % et , % pour l’extrême droite
Alors qu’elle espérait renverser la table, l’extrême droite réaliserait bien une poussée mais pas la percée annoncée par son président, Jimmie Åkesson, qui disait encore dimanche miser sur entre «20 et 30 %» des voix. Les Démocrates de Suède (SD), formation anti-immigration, nationaliste et europhobe obtiendraient entre 16,3 % et 19,2 % des votes, après 12,9 % en 2014. Selon le sondage de sortie des urnes le plus favorable, publié par la chaîne publique SVT, le parti deviendrait le deuxième plus grand parti de Suède, devant les Modérés (conservateurs). « Il est temps (que les autres partis) prennent leurs responsabilités et se mettent à discuter avec SD», a lancé dimanche soir Mattias Karlsson, président du groupe des «Sverigedemokraterna » au parlement. Scrutin également décevant pour les conservateurs qui perdraient quelque cinq points en quatre ans, se hissant péniblement à environ 18 % des voix. Alors que le Premier ministre social-démocrate Stefan Löfven présentait ces législatives comme un « référendum pour l’Etat-providence », l’extrême droite en a fait un plébiscite contre sa politique migratoire. La Suède, qui compte 18,5 % d’habitants nés à l’étranger, a enregistré 400 000 demandes d’asile depuis 2012, un afflux qui a fortement contraint les capacités d’accueil du pays scandinave, saturé ses centres pour réfugiés, ses services sociaux et l’offre de logement.
Une majorité difficile à créer
En septembre 2015, Stefan Löfven justifiait l’ouverture au nom d’« une Europe qui n’édifie pas de murs ».
Deux mois plus tard, il annonçait un tour de vis migratoire et le rétablissement des contrôles aux frontières. Aucun camp, ni le bloc « rouge-vert » sortant ni l’opposition «bourgeoise» n’étant à même d’obtenir plus de 50 % des 349 mandats en jeu au Riksdag, le parlement suédois, de laborieuses tractations seront nécessaires pour trouver une majorité, ou la moins faible des alliances.