La force est en eux
Malgré un scénario encore contraire, les Rouge et Noir sont parvenus hier à sortir de l’ornière grâce à une détermination sans faille et un coeur énorme. Rassurant
Il fallait être costaud hier après-midi pour inverser le cours du match et arracher cette victoire au champion de France. Très solide, même, pour ne pas lâcher face à cette équipe venue défendre son titre et pas vraiment décidée à aider le RCT à sortir la tête de l’eau. Eric Escande se demandait même après coup si le RCT de la saison dernière y serait parvenu... De fait, le RCT de Patrice Collazo a fait preuve hier d’un orgueil et d’un supplément d’âme trop souvent aux abonnés absents l’an passé et après avoir failli de nouveau tomber, il s’est relevé comme un seul homme pour passer rageusement en force, ce qui pouvait largement suffire au bonheur du jour. C’est une chose d’expliquer qu’un groupe vit bien et qu’il est animé d’un bel état d’esprit, c’en est une autre, souvent beaucoup plus compliquée, d’en faire la preuve sur le terrain... Hier, les Toulonnais ont levé, en seconde période, le doute qui pouvait subsister après deux défaites sans relief et même une première mi-temps jouée sur un tempo un peu trop languissant pour inciter à l’optimisme. Mené 21-15 à la pause et sanctionné à chaque faute par les Castrais, le RCT n’était alors pas loin de sombrer... Mais c’était sans compter sur cette force de caractère et cette volonté commune, sans doute réveillée à la pause par les bons mots de Patrice Collazo. Sans être géniaux encore, et malgré de nouvelles erreurs à répétition, les Toulonnais ont alors vraiment pris leur destin en main pour se sauver des eaux... Si l’on avait pu jusque-là apprécier les prestations individuelles de quelques-uns, et notamment l’engagement des frères Taofifenua, l’assurance de Juandre Kruger en touche, la puissance de Stéphane Onambélé, ou le retour gagnant d’Escande à la mêlée, on a alors pu enfin applaudir la force collective retrouvée du RCT. Alors qu’il ne restait plus que onze minutes à jouer, que le score leur échappait (20-27), que Mathieu Bastareaud venait de se faire expulser, les Rouge et Noir ont refusé de lâcher et réussi à encore un peu se resserrer. Un peu plus fort, et tous ensemble, assurément, comme on l’espérait avant le début des hostilités. À défaut de pouvoir s’extasier sur le fond de jeu du RCT, encore très fragile mais c’est logique, tout le monde a donc pu constater hier que ce groupe en chantier avait de belles valeurs et méritait d’être encouragé. Cela n’a rien d’anecdotique, car c’est tout simplement la base du jeu de rugby, et ce n’est sans doute qu’à ce prix que les supporters reviendront en masse pousser avec et derrière eux...