Var-Matin (Grand Toulon)

Un revenu universel d’activité dès 

C’est l’annonce phare du chef de l’Etat hier. Ce dispositif permettra de fusionner « le plus grand nombre possible de prestation­s sociales »

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Emmanuel Macron a appelé, hier, « toutes les forces de la Nation » àsemobilis­er pour éradiquer la grande pauvreté « en une génération », en présentant un plan qui ambitionne de « refonder l’Etat providence ». « Nous nous sommes trop souvent habitués » au « scandale de la pauvreté », a déclaré le chef de l’Etat devant quelque quatre cents personnes au musée de l’Homme à Paris. Il faut donc « lancer un combat neuf, indispensa­ble, vital pour notre pays, celui de décider résolument de ne plus oublier personne ». Pour cela, il a multiplié les annonces [lire ci-contre] dans un discours de quatre-vingts minutes, dont l’une des plus fortes est la création d’un revenu universel d’activité, qui « fusionne le plus grand nombre possible de prestation­s ». Le coût de ces mesures a été évalué à huit milliards d’euros sur quatre ans, jusqu’à la fin du quinquenna­t, qui « sont entièremen­t financées » selon l’Elysée. « Il n’y a aucune remise en cause des aides monétaires, qui augmentent et augmentero­nt encore », a commenté la ministre de la Santé Agnès Buzyn, rappelant la promesse du chef de l’Etat de revalorise­r sur plusieurs années le minimum vieillesse, la prime d’activité et l’allocation aux adultes handicapés. « Le socle minimal sur lequel nous travaillon­s inclut le RSA (revenu de solidarité active), l’APL (aide personnali­sée au logement) et la prime d’activité », a-t-elle précisé. Mais l’opposition a notamment dénoncé le flou sur la mise en oeuvre du plan. « A la politique des métaphores [...] nous préférons une politique d’action et de résultats », a réagi Laurence Sailliet (LR) tandis que Rachid Temal (PS) dénonçait « beaucoup de bonnes intentions et un catalogue à la Prévert », qui ne « compense pas les cadeaux faits aux plus riches », selon Julien Bayou (EELV). En présentant lui-même la « stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté », Emmanuel Macron a cherché à briser l’image de « président des riches » qui a contribué à sa forte baisse dans les sondages. Il a aussi donné des gages à l’aile gauche de sa majorité, qui appelait à un tournant social de la politique gouverneme­ntale jugée trop libérale par certains élus. Mais lui-même a rejeté toute idée de « tournant social », réaffirman­t la cohérence de la politique menée depuis le début du quinquenna­t.

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