Djibril Sidibé : « Répondre sur le terrain »
Le champion du Monde Djibril Sidibé devrait signer son grand retour en tant que titulaire demain à Toulouse. En délicatesse avec son genou ces derniers mois il est conscient d’être très attendu. Le latéral droit de ans, qui ne pensait pas forcément porter le maillot de Monaco cette saison, s’est confié en toute sincérité sur ses ambitions personnelles. Et collectives...
Tout d’abord, comment allez-vous ? Beaucoup s’interrogent sur la santé de votre genou... Je vous rassure, tout va bien. Je prends du plaisir avec mes coéquipiers. Il fallait un peu de temps pour se remettre dedans après le Mondial. Émotionnellement, c’était très fort. Je voulais jouer, mais j’ai connu des mésaventures au niveau de ma santé. Je suis un compétiteur et quelque part j’ai réussi mon pari de revenir et d’y être. Aujourd’hui, tout va bien. J’ai travaillé de mon côté en privé, et suivi en plus le protocole de l’AS Monaco. Je me sens mieux et je peux prétendre à une place de titulaire. Je fais abstraction de ce qu’il se dit. Ma réponse sera sur le terrain. Quand ils verront que je suis performant, ça va s’arrêter. Mais oui, il s’est passé beaucoup de choses, avec notamment le mercato. C’est dur d’assister aux départs de certains coéquipiers durant le mercato, et devoir rester ? “Dur”, c’est exagéré comme mot. Mais c’est vrai qu’on aimerait toujours franchir un palier, voir un autre championnat. Après, comme je le répète, ma plus grande satisfaction c’est de jouer au foot et de prendre du plaisir. Je suis sous contrat avec Monaco... mais oui, j’avais l’ambition d’aller voir ailleurs. J’avais mes plans, mais je dois accepter le destin. Ma blessure est venue contrecarrer tout ça. Aujourd’hui, je suis prêt à m’investir à fond, mais c’est différent et il faut s’adapter. Pensez-vous partir en janvier ? Le mercato vous savez ce que c’est : tout est ouvert. Mais mon objectif est de jouer et d’atteindre un très bon niveau. Je ne pars pas avec l’idée en tête de partir, ou de jouer pour partir. Je veux prendre du plaisir, et si une bonne opportunité se présente, que le club est ok, et qu’on me dit que le bon de sortie est là... on discutera. Mais je veux me concentrer sur les objectifs avec Monaco. On n’est pas loin de la zone rouge donc il faut vite remonter en haut du tableau. Il est encore trop tôt pour se fixer des objectifs. Il faut engranger un maximum de victoires. Dans dix journées on y verra plus clair sur la saison. Avez-vous conscience du rôle importantissime que vous avez cette saison pour guider un groupe très jeune ? Oui, c’est de notre responsabilité clairement. En tant qu’ancien, on doit montrer l’exemple. Mais le club est aussi responsable et doit assumer le choix des joueurs. Il y a beaucoup de talent, oui. Mais ça manque d’expérience à mes yeux. Nacer Chadli va nous faire du bien, Rony (Lopes) qui est blessé va nous manquer en revanche. La première étape, c’est Toulouse. Après on se mettra en mode Ligue des champions (mardi, Monaco -Atlético Madrid). Comment avez-vous vécu l’émergence à votre poste de Benjamin Pavard en équipe de France ? C’est frustrant mais je suis content pour lui. Je l’ai connu à Lille. Il a beaucoup de qualité, il est jeune et sûr de lui. Mon petit souci lors du dernier match de préparation contre les USA a fait qu’il a été préféré par le coach. Ce n’était pas des choix simples à faire, comme Lemar qui jouait avant et pas pendant le Mondial. On aimerait tous jouer, c’est frustrant, mais c’est ça aussi se mettre au service du collectif. Notre victoire est collective. A nous de montrer en club au sélectionneur qu’on est toujours présent. Au final, la Coupe du Monde, c’est du plaisir ou de la frustration ? Sur un plan personnel, c’est frustrant. Au niveau des émotions, c’est magnifique. Le regard des gens change, alors on essaye de rester soi-même. Voir tout cet engouement derrière cette équipe, c’est formidable. Se dire qu’on a réalisé un rêve d’enfant, franchement, il n’y a pas de mot. Voir ses proches, les gens pleurer de joie etc. J’en redemande. Quel Sidibé va-t-on voir à Toulouse ? Quand je joue, c’est pour gagner... mais il peut se passer beaucoup de choses. Je souhaite juste faire un gros match et être à %.