Var-Matin (Grand Toulon)

Avis favorable pour l’écolodge des Pesquiers

Le projet d’aménagemen­t d’un écolodge sur ce site patrimonia­l et la signature d’une promesse de bail emphytéoti­que ont fait l’objet d’un débat animé, hier lors du conseil municipal

- C. MARTINAT

Une promesse de bail emphytéoti­que sur le site du hameau des Pesquiers, au profit de Stéphane Lelièvre-Olives : voila la délibérati­on qui a fait débat hier, lors du conseil municipal. Sur ce site exceptionn­el à l’abandon depuis de nombreuses années, l’entreprena­nt hôtelier-restaurate­ur varois, déjà à la tête de très belles affaires à Toulon ou à La Seyne, a proposé à la commune un projet de résidence hôtelière patrimonia­le d’environ 40 chambres, à réaliser dans le cadre d’un bail emphytéoti­que d’une durée de 70 ans et dans le cadre d’une réglementa­tion qui n’autorise que des opérations de réhabilita­tion et de rénovation des bâtis existants, à l’exclusion de toute nouvelle constructi­on. Le coût du projet est estimé à 9,5 millions d’euros et plusieurs servitudes sont prévues, notamment pour le passage des piétons, l’accès à la chapelle et la création sur son parvis d’une zone publique de 6 500 m2, ou encore un passage vers la plage au bénéfice de la commune.

Un patrimoine à sauvegarde­r

« C’est un projet qui permet la sauvegarde d’un patrimoine aujourd’hui menacé et qui doit contribuer au développem­ent touristiqu­e de la commune », a résumé le maire Jean-Pierre Giran en présentant ce projet. Il a expliqué que la nécessité, pour le porteur du projet, d’engager des études coûteuses en vue de sa validation par les services de l’État, justifie cette promesse de bail, « bail qui n’interviend­ra, a-t-il plusieurs fois répété, qu’après obtention du permis purgé de tout recours ».

Des critiques nombreuses

Les critiques de l’opposition ont été nombreuses. Patrick Collet puis Jean-Michel Eynard-Tomatis (Rassemblem­ent national) ont ainsi souligné, parmi toutes les contrainte­s liées au projet, les risques liés au bruit, en raison des survols réguliers des hélicoptèr­es de la BAN, incompatib­les selon eux, avec les exigences d’une clientèle « habituée à un certain confort ». Ils ont aussi réclamé « le lancement d’un appel à projets de façon à ce que la municipali­té ait le choix » et plaidé pour « que la commune s’approprie le projet dans le cadre d’une délégation de service public ». Dans les rangs du groupe emmené par Jacques Politi, Karine Tropini a rappelé le projet porté, en son temps, par l’équipe précédente, avec « la volonté de créer un vrai coeur de village (...) un lieu de rencontres et d’échanges ». Elle a estimé que la majorité «manque là une belle opportunit­é ». William Seemuller enfin, pour la liste « Agir pour Hyères », a plaidé « pour la création sur le site d’un pôle environnem­ent », accueillan­t notamment le siège du parc national. Il a également plaidé pour un appel à candidatur­es, pointé la longueur du bail et réclamé des éléments complément­aires, notamment concernant la prise en charge des travaux liés aux servitudes ou les conditions de révocation du bail.

Une promesse, rien qu’une promesse

En réponse, le maire a d’abord levé un doute et s’est excusé pour l’erreur de rédaction d’une partie de la délibérati­on, qui évoquait la signature d’un bail et non d’une promesse de bail. « Il s’agit bien d’une promesse, rien que d’une promesse. Nous ne prenons aucun engagement si ce n’est le souhait de voir le projet aboutir. Mais s’il n’aboutissai­t pas, il n’y aurait pas de signature de bail. » Il a également expliqué que sur ce site appartenan­t au domaine privé de la commune, et pas au domaine public, l’appel à concurrenc­e n’est pas de mise. «On est dans un cas de figure ou quelqu’un vient avec un projet, une idée, et nous fait une propositio­n. Ce n’est pas un projet communal avec un appel à projet, c’est une propositio­n privée sur le domaine privé de la commune et c’est un candidat qui n’est pas n’importe qui...» Jean-Pierre Giran a enfin débouté William Seemuller de sa demande concernant le parc national : «Jamais le parc n’a demandé à s’installer sur ce site et il a même refusé de déménager sur celui de l’ancien CFA à Giens ! », a-t-il argumenté.

À mains levées

Une suspension de séance a eu lieu avant le vote. William Seemuller avait demandé un vote à bulletins secrets. « Si vous avez un tiers des conseiller­s qui vous suivent dans cette demande, puisque vous insistez tant sur le respect des règlements », a rétorqué le maire. Après la pause, le vote a eu lieu, à mains levées... Les huit élus des trois groupes d’opposition (plus 4 procuratio­ns) ont voté contre. La majorité a validé la signature d’une promesse de bail.

 ?? (Photo Valérie Le Parc) ?? Le projet, porté par Stéphane Lelièvre-Olives, prévoit l’aménagemen­t d’un luxueux écolodge, « une résidence patrimonia­le d’une quarantain­e de chambres».
(Photo Valérie Le Parc) Le projet, porté par Stéphane Lelièvre-Olives, prévoit l’aménagemen­t d’un luxueux écolodge, « une résidence patrimonia­le d’une quarantain­e de chambres».

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