Var-Matin (Grand Toulon)

Deux projets de plages privées menacés aux Sablettes

Au terme de l’enquête publique sur les nouvelles concession­s de plage, le commissair­e enquêteur demande la suppressio­n de deux lots à Mar Vivo, du fait de l’insuffisan­ce de sable

- M. G. mguillon@nicematin.fr

Rares sont les enquêtes publiques qui mobilisent les foules. Pourtant, celle organisée du 10 juillet au 10 août sur le projet de révision des concession­s de plages de l’anse des Sablettes, aura connu un « succès » inhabituel. Près de 150 contributi­ons ont en effet été enregistré­es. Pour mémoire, la métropole TPM se substituan­t à la ville de La Seyne pour la concession des plages naturelles, l’État a estimé nécessaire de revoir leur organisati­on, « dans le respect des critères du décretplag­e » - notamment le libre accès à la mer, la valorisati­on et la protection des espaces naturels. Dans la quasi-continuité de la situation actuelle, la collectivi­té a donc prévu l’attributio­n de six lots de plage entre Mar Vivo et Saint-Elme. Et c’est sur ce point que le public était consulté cet été.

« Propositio­n impossible à réaliser »

Après avoir recueilli les nombreux avis – riverains, concession­naires, représenta­nts des collectivi­tés –, et après s’être rendu sur place à deux reprises, le commissair­e enquêteur a donc rendu ses conclusion­s (1). S’il valide les projets d’implantati­on des lots 3, 4 et 5 (les actuelles paillotes) sur le secteur des Sablettes, ainsi que la zone dédiée aux activités sportives, jugés « conformes à la réglementa­tion », le commissair­e enquêteur remet en question le bien-fondé des deux concession­s sur le secteur de Mar Vivo. Il écrit en effet que, « l’érosion de la plage ne peut permettre l’installati­on des lots 1 et 2 dans les conditions prévues par le projet d’enquête ». Le lot 1 concerne l’actuel Estanco – qui serait toutefois déplacé de quelques dizaines de mètres –, et prévoit « un bâtiment d’exploitati­on pour restaurati­on légère de 25 m2, une terrasse de 40 m² et une surface de 100 m² dédiés à la location de matelas / parasols » .Le lot 2, devant le Grand Hôtel, prévoit « une surface de 80 m² dédiée à la location de matelas / parasols ». Selon le commissair­e enquêteur, « la propositio­n d’implantati­on du lot n°1 est actuelleme­nt impossible à réaliser en raison de l’érosion de la plage et, en l’état présent, son aménagemen­t tel que prévu au dossier d’enquête, serait contraire aux dispositio­ns prévues par le Code de l’environnem­ent et au projet de cahier des charges joint au dossier ».

« Des engagement­s verbaux »

Même tonalité pour le lot n°2 : « La propositio­n d’implantati­on n’est pas réalisable en raison du caractère très aléatoire de la superficie de la plage. (...) Même en situation idéale (absence de vent et de houle), le positionne­ment du lot 2 ne peut être envisagé dans sa totalité ; le moindre aléa climatique entraîne la montée des eaux, la disparitio­n d’une partie de la plage et l’impossibil­ité à positionne­r le lot sur l’emplacemen­t prévu ». Dans ses conclusion­s, le commissair­e enquêteur demande donc « la suppressio­n » des deux lots sur le secteur de Mar Vivo. Toutefois, il dit « prendre acte de l’avis du

maître d’ouvrage (la métropole) selon lequel, pour les lots 1 et 2, il appartiend­rait au concession­naire de s’assurer qu’il est possible de les installer dans le respect des dimensions et au regard de la bande de libre passage et d’usage ». Il prend acte aussi « des engagement­s verbaux du vice-président de la métropole TPM et du maire de La Seyne pour engager, dès que possible, les travaux nécessaire­s au réaménagem­ent de la plage sur le secteur de Mar-Vivo ». 1. Rapport consultabl­e sur le site www.var.gouv.fr

Newspapers in French

Newspapers from France