Deux projets de plages privées menacés aux Sablettes
Au terme de l’enquête publique sur les nouvelles concessions de plage, le commissaire enquêteur demande la suppression de deux lots à Mar Vivo, du fait de l’insuffisance de sable
Rares sont les enquêtes publiques qui mobilisent les foules. Pourtant, celle organisée du 10 juillet au 10 août sur le projet de révision des concessions de plages de l’anse des Sablettes, aura connu un « succès » inhabituel. Près de 150 contributions ont en effet été enregistrées. Pour mémoire, la métropole TPM se substituant à la ville de La Seyne pour la concession des plages naturelles, l’État a estimé nécessaire de revoir leur organisation, « dans le respect des critères du décretplage » - notamment le libre accès à la mer, la valorisation et la protection des espaces naturels. Dans la quasi-continuité de la situation actuelle, la collectivité a donc prévu l’attribution de six lots de plage entre Mar Vivo et Saint-Elme. Et c’est sur ce point que le public était consulté cet été.
« Proposition impossible à réaliser »
Après avoir recueilli les nombreux avis – riverains, concessionnaires, représentants des collectivités –, et après s’être rendu sur place à deux reprises, le commissaire enquêteur a donc rendu ses conclusions (1). S’il valide les projets d’implantation des lots 3, 4 et 5 (les actuelles paillotes) sur le secteur des Sablettes, ainsi que la zone dédiée aux activités sportives, jugés « conformes à la réglementation », le commissaire enquêteur remet en question le bien-fondé des deux concessions sur le secteur de Mar Vivo. Il écrit en effet que, « l’érosion de la plage ne peut permettre l’installation des lots 1 et 2 dans les conditions prévues par le projet d’enquête ». Le lot 1 concerne l’actuel Estanco – qui serait toutefois déplacé de quelques dizaines de mètres –, et prévoit « un bâtiment d’exploitation pour restauration légère de 25 m2, une terrasse de 40 m² et une surface de 100 m² dédiés à la location de matelas / parasols » .Le lot 2, devant le Grand Hôtel, prévoit « une surface de 80 m² dédiée à la location de matelas / parasols ». Selon le commissaire enquêteur, « la proposition d’implantation du lot n°1 est actuellement impossible à réaliser en raison de l’érosion de la plage et, en l’état présent, son aménagement tel que prévu au dossier d’enquête, serait contraire aux dispositions prévues par le Code de l’environnement et au projet de cahier des charges joint au dossier ».
« Des engagements verbaux »
Même tonalité pour le lot n°2 : « La proposition d’implantation n’est pas réalisable en raison du caractère très aléatoire de la superficie de la plage. (...) Même en situation idéale (absence de vent et de houle), le positionnement du lot 2 ne peut être envisagé dans sa totalité ; le moindre aléa climatique entraîne la montée des eaux, la disparition d’une partie de la plage et l’impossibilité à positionner le lot sur l’emplacement prévu ». Dans ses conclusions, le commissaire enquêteur demande donc « la suppression » des deux lots sur le secteur de Mar Vivo. Toutefois, il dit « prendre acte de l’avis du
maître d’ouvrage (la métropole) selon lequel, pour les lots 1 et 2, il appartiendrait au concessionnaire de s’assurer qu’il est possible de les installer dans le respect des dimensions et au regard de la bande de libre passage et d’usage ». Il prend acte aussi « des engagements verbaux du vice-président de la métropole TPM et du maire de La Seyne pour engager, dès que possible, les travaux nécessaires au réaménagement de la plage sur le secteur de Mar-Vivo ». 1. Rapport consultable sur le site www.var.gouv.fr