Foires aux vins de rentrée: tout savoir avant d’acheter
Faire ou refaire sa cave sans trop dépenser est l’un des plaisirs dont s’assortit la rentrée. Les foires aux vins sont-elles encore synonymes de bonnes affaires? Oui, décortiquent nos experts
Voilà une quarantaine d’années que la grande distribution distille ses foires aux vins de rentrée. Plus qu’une mode, les pionniers ont lancé de nouvelles habitudes de consommation. Chez Leclerc, le chiffre d’affaires des « FAV » (foires aux vins) aurait atteint en 2017 quelque 99 millions d’euros. Une manne financière dont profitent les négociants, coopérateurs et producteurs qui trouvent là une possibilité de déstocker. Ce qui revient à faire place nette en prévision d’une vendange qui, cette année, s’annonce particulièrement abondante. Les efforts conjugués des fournisseurs et des distributeurs garantissent des prix intéressants. Grâce aux volumes. Grâce, aussi, au coup de projecteur que ces opérations commerciales contribuent à donner sur des appellations moins connues ou boudées. Derrière les grands crus classés qui jouent de l’épaule en vitrine, à la fois pour le prestige et le rêve, de belles surprises sont promises aux amateurs moins sectaires. Coups de coeur, tendances, opportunités à ne pas manquer : on trouvera dans ces pages des conseils d’experts et des astuces de clients rompus à cet exercice de rentrée. Ainsi que des idées d’accords mets-vins par des chefs talentueux. Ou encore quelques suggestions pour rationaliser ses achats, varier les plaisirs ou choisir une cave électrique en fonction du nombre de cols et de leur potentiel de garde.
« Acheter les vins que l’on aime »
Mais l’idée qu’il convient de garder à l’esprit, rappelle Christian Scalisi, membre toulonnais de l’Union de la sommellerie de France, tient en peu de mots ; « Acheter les vins qu’on aime et non pas ceux que l’on nous dit d’acheter. » Une façon de rappeler que tout est affaire de goût, d’affinités. «Quand on a la chance de rencontrer dans le rayon un conseiller, il est très important d’être capable d’exprimer ce que l’on préfère. Les vins légers ou ceux qui sont puissants; les vins du nord ou ceux du sud. En le priant de nous orienter. Et en privilégiant effectivement les appellations auxquelles on n’a pas l’habitude de s’intéresser. Où l’on trouve, entre 6 et 11€, beaucoup de belles choses. » Côté Bordelais, l’offre demeure colossale. «Les prix des grands crus classés, en dix ans, ont été multipliés quasiment par trois. » Heureusement, les seconds vins sont souvent de qualité. « La mode, lancée dans les années quatre-vingt, a permis d’améliorer les grands crus classés en absorbant ce que produisaient les jeunes vignes ou les parcelles un peu moins bonnes. Aujourd’hui, ce sont des vins à part entière. Mais leur tarif demeure relativement élevé. » Christian Scalisi s’insurge contre l’émergence récente de troisièmes vins « qui ne donnent qu’une pâle idée de ce que peuvent être les premiers». Toujours s’interroger: «Je me demande si je ne préfère pas m’offrir deux bouteilles d’un Pic Saint Loup à 10€ plutôt qu’une seule d’un second vin à 15€.» Et ne jamais oublier que d’innombrables petits vignerons amoureux de leur métier se mettent en quatre pour produire de très bonnes bouteilles autour de 5€. Si vraiment l’on veut casser la tirelire, on peut tenter d’obtenir pour 90€ un flacon de Pontet-Canet (Pauillac) 2015, millésime exceptionnel pour un nectar qui doit l’être tout autant, noté 20/20 par la Revue du Vin de France !
Magasins U
Jusqu’au 6 octobre
Lafayette Gourmet
Jusqu’au 1er octobre
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Jusqu’au 16 octobre