Les conseils d’un “amateur averti”
Un marathon au milieu de flacons. À fond, en attendant le verre ballon ! Patrice Frager, jeune retraité de 67 ans - il était directeur commercial - est impliqué : « Je suis un amateur averti, mais pas un oenologue ni un collectionneur. » Une bonne préparation en amont et le voilà qui court dans les rayons. Hop! un carton de six côtes-du-rhône. Re-hop! une caisse de Médoc. « Je sais lire un catalogue. Je coche tout ce qui m’intéresse avant de venir. En fonction de trois critères : l’année, le conseil du sommelier et l’étoile ou la note d’un grand guide. Quand ces trois éléments sont réunis, en général, ce n’est pas mauvais. » Patrice assure qu’il n’échafaude aucun budget. Mais ce jour-là, lors d’une soirée inaugurale, sa dépense atteindra 300€. « J’ai consommé 50 bouteilles de ma cave au cours des cinq derniers mois. Une tous les trois jours : rien d’extraordinaire. » Sa cave (électrique), à Saint-Laurent-du-Var, est bien fournie : « À la minute où je vous parle, j’ai 120 bouteilles. Ce soir, il y en aura 200… » Sa préférence pour les vins de Bourgogne est contrariée par des prix qu’il juge un peu élevés et le font se tourner vers le Bordelais pour les rouges. Même si, l’été, il lui arrive de déroger : « Je bois du rosé quand je reçois des Parisiens…» Côtes-du-Rhône, Languedoc, Loire : «J’ai quand même un peu de tout. Dans une certaine limite puisque la bouteille la plus chère que je possède doit coûter 35€. Ce qui n’est déjà pas mal. Il faut penser qu’avec les amis, on a vite fait d’en ouvrir deux. Alors c’est une question de moyens. » Pour rationaliser sa propre sélection, Patrice Frager tient un livre de cave… en ligne. Tout y est dûment répertorié et soigneusement rangé. Avec des codes correspondant à la région, au millésime ou à l’année d’achat. « Quand votre cave est pleine, il y a les bouteilles qui sont devant et celles qui sont au fond, sur la 1re clayette ou sur la 4e. Si tout n’est pas référencé, impossible de s’y retrouver.» Gestion rigoureuse mais indispensable pour qui veut varier les plaisirs. En profitant des foires aux vins pour traquer les bonnes affaires: « Avec un carton offert pour un acheté, je trouve toujours un petit Bordeaux de consommation courante pour 2€.» Solution urbaine idéale : la cave électrique. « C’est une bonne formule, mais ne pas oublier que cet appareil consomme de la place et de l’énergie. » Privilégier les modèles à porte pleine (pas de vitre, sous peine de gâcher le vin par un « goût de lumière ») et à moteur sans vibrations. Les caves électriques ont du sens « quand on commence à mettre de l’argent dans de belles bouteilles », ce qui revient souvent à devenir un peu collectionneur. Le sommelier Christian Scalisi la rejoint : « Dépenser plusieurs centaines d’euros pour que les flacons finissent dans le cellier, c’est un peu idiot. D’autant que l’on trouve aujourd’hui de très bonnes petites armoires pour 36 à 48 bouteilles à partir de 200€ .» On trouve des modèles d’entrée de gamme dans la grande distribution. Chez Mathias Cattin, concessionnaire azuréen du constructeur français Eurocave (l’inventeur du concept en 1976), il faut compter au minimum 1300€ . « Il existe deux types d’appareils », rappelle-t-il. « Les caves de vieillissement, conçues pour garder les bouteilles sur une longue période. Et les caves dites de service car multitempératures, le plus frais en bas pour le rosé et le champagne, le moins en haut pour le rouge, le blanc au milieu. »