La pression monte...
« Ce n’est pas par hasard si on a seulement quatre points. » Leonardo Jardim n’est pas surpris par le début de saison de son équipe et reconnait déjà l’obligation de gagner ce soir à Toulouse
Après deux défaites consécutives en L1 concédées dans les ultimes secondes, à Bordeaux (2-1) et à domicile contre Marseille (3-2), Monaco tangue. Au niveau comptable, le club de la Principauté est très en retard. Le Paris SG possède déjà huit points d’avance. En parallèle à ce tableau sportif délicat - sur lequel la lecture serait toute autre si l’équipe avait pu tenir deux minutes de plus à Bordeaux et contre Marseille -, ce sont surtout les très nombreux mouvements de joueurs (27 arrivées, 30 départs) qui ont fait grincer des dents sur le Rocher. Jusque dans les hautes sphères... À tel point que Vadim Vasilyev a retrouvé ses vieux réflexes de négociateur et de diplomate. Afin de ménager susceptibilités locales et interrogations internes au staff technique, dont celles de Leonardo Jardim, le vice-président a effectué ce vendredi dans le journal L’Equipe, un savant exercice d’assomption de son travail estival, ponctué d’une sorte de mea culpa.
« Démontrer sur le terrain »
« On réfléchit avec le président (Rybolovlev) : à l’ avenir, on voudrait apporter plus de stabilité et faire moins de changements d’une saison sur l’autre, a-t-il ainsi déclaré. On n’est pas une machine à cash. » Si en Principauté, beaucoup doutent de ce cri du coeur de Vasilyev, toujours est-il que le club a vraiment beaucoup dépensé cet été et l’hiver dernier. Avec les arrivées des très jeunes Pellegri, Geubbels, Diop, Panzo, Isidor, Ayiah, Colina ou Navarro, venus du monde entier, conjuguées à la signature de premiers contrats professionnels de pépites locales, tel Benoît Badiashile, mais aussi grâce au développement des joueurs au Cercle Bruges, le club a même de quoi venir pour les saisons futures. En attendant, il faut aussi être performant tout de suite. « À haut niveau, il y a besoin d’arriver vite à un bon niveau, de démontrer son talent sur le terrain », expliquait ainsi Jardim jeudi. Il sait que son groupe manque cruellement d’expérience. Voilà pourquoi l’arrivée de l’international belge Nacer Chadli, dans les dernières heures du mercato, atténue un peu sa frustration. « Il vient pour être important à un poste de milieu excentré où il y a beaucoup de jeunes », dit le Portugais. À un poste aussi, où Rony Lopes, blessé, sera absent plus d’un mois.
Culture tactique personnelle
Enfin de retour en forme, le champion du monde Djibril Sidibé va également aider à ce que Monaco se relève. Il explique aussi ce que tout le monde ressent en interne. « Le club est également responsable d’assumer le choix de joueurs (recrutés, Ndlr), lance-t-il. Ilyadutalent mais ça manque d’expérience.» Sidibé devra montrer l’exemple à Toulouse où les Monégasques n’entrevoient que la victoire. Pour cela, Jardim veut voir son équipe « plus costaude devant ». « Ce n’est pas par hasard si on a seulement quatre points, conclut-il. On est l’une des équipes de L1 qui arrive le moins dans la surface adverse, et l’une qui donne le plus de possibilité de transition à l’adversaire. » Avant de s’attaquer au monstre européen qu’est l’Atletico Madrid mardi, il faudra, à Toulouse, « de la présence dans le camp adverse, gagner beaucoup de duels et arrêter de donner des ballons faciles à l’adversaire. » Jardim y travaille au quotidien. Mais les joueurs ne se construiront cette culture tactique personnelle qu’avec de l’expérience. Tout ce que Monaco recherche.