« Mettre quelque chose en plus »
Après leur victoire au mental contre Castres, Patrice Collazo attend de ses joueurs qu’ils progressent sur le plan technique et tactique. Indispensable pour espérer s’imposer à l’extérieur
Un parterre de journalistes beaucoup plus réduit qu’à la veille d’affronter Castres, Patrice Collazo d’humeur badine, des cris, des rires et des éclats de voix de joueurs qui déchirent le ciel de Berg, jusqu’à Xavier Chiocci qui se sent pousser des ailes et tente un petit coup de pied par-dessus la défense adverse sur un exercice collectif... Pas de doute, la victoire acquise de haute lutte contre Castres (28-27) a fait un bien fou au groupe toulonnais...
« Progresser à chaque match »
« Cette semaine, on a senti du soulagement, une forme de délivrance pour eux qui travaillent dur depuis trois mois. À un moment donné, il faut passer à la banque et se payer... Mais ce n’est que le départ d’un truc », avertit déjà Patrice Collazo après la pose de cette première pierre. Pas question évidemment de s’arrêter à cette belle réaction d’orgueil du groupe, même si le manager n’y voit que du bon. «Ledénouement a été compliqué, mais je crois à la construction sur des victoires comme ça. Je suis satisfait de la réaction de l’équipe, qui est allée chercher un truc compromis. On a fait les choses ensemble et c’est plutôt intéressant. Maintenant, il faut avoir plus de maîtrise et ne pas se laisser plomber par des faits de jeu. Il faut capitaliser dessus, ce n’est pas une fin en soi. Il faut optimiser, ne plus se faire peur. Ça doit nous booster plutôt qu’autre chose. » Le risque d’une rechute sera évidemment présent demain face au Stade Français, qui fait partie des équipes en forme de ce début de saison et semble en avance sur la préparation du RC Toulon. Mais le manager général compte sur le moral tout neuf et la solidarité de sa troupe pour, sinon déjouer, au moins perturber les plans
de jeu et les ambitions d’Heineke Meyer. « On va essayer de progresser à chaque match, de montrer un peu
plus de choses maîtrisées. On va essayer de se donner les moyens de l’attaquer avec la même détermination, ce qui ne serait déjà pas mal, note
Collazo. Après, le Stade Français a le droit d’être bon. L’équipe est en place, avec des joueurs d’expérience à tous les postes, quelques recrues bien ciblées, un effectif assez homogène et on sent déjà la patte Meyer. Nous, on va essayer de se concentrer sur nous. C’est notre leitmotiv... »
« On part de très loin »
Sans trop s’attarder sur son adversaire, il aura quand même noté que celui-ci sera privé de plusieurs joueurs majeurs (Parisse, Burban, Bonfils, Ensor). Pour sa part, outre les blessés de longue date, il devra encore faire sans Lakafia, trop juste pour postuler, ni Webb à la mêlée.
A priori, le groupe est encore assez armé pour espérer rivaliser. Mais il va devoir régler toute une foule de détails pour ne pas se laisser de nouveau déborder. « Oui, il y a des joueurs de qualité, mais en terme de vécu de groupe, on part de très loin. Il y a énormément de choses qu’on ne maîtrise pas encore... Contre Castres, c’était le départ d’un truc. Mais ça ne suffira pas pour gagner tous les week-ends. Donc il va falloir mettre quelque chose en plus. C’est à eux maintenant de s’approprier le projet ». Et de jouer !