Var-Matin (Grand Toulon)

L’hommage aux victimes du triple homicide du Cannet (Alpes-Maritimes)

- TH. PEYROT

L’incompréhe­nsion devait céder, hier matin, la place au recueillem­ent. Difficile pour les proches de réprimer leurs sanglots afin d’exprimer leur peine, au cours d’une grande cérémonie religieuse en l’église Saint-Charles du Cannet-Rocheville (Alpes-Maritimes). Difficile de pardonner au fils de Georges Bitard, 78 ans, et de son épouse Yolande, 61 ans, cet acte inqualifia­ble commis dans un état de démence manifeste dimanche 2 septembre (lire nos éditions du 3 septembre). Dans leur appartemen­t familial du Cannet, au 3e étage d’une résidence tranquille du boulevard Sadi-Carnot, le jeune homme avait sauvagemen­t tué à coups de couteau ses parents et sa soeur cadette Bernadette-Marie, âgée de seulement 21 ans, sur laquelle il s’était particuliè­rement acharné. L’homme a été interpellé après les faits.

«Pour qu’il prenne conscience, qu’il regrette»

Plus de 200 personnes sont venues partager leur affliction au cours d’obsèques célébrées par le père Olivier Petit, accompagné du père Jean Sliwa et du diacre Raphaël Leonetti. Une cousine de la jeune Bernadette a souhaité prendre la parole : « Tu étais une femme intelligen­te, tout simplement magnifique, tu es partie trop tôt », avant d’évoquer, submergée par les larmes, un voyage qu’elles s’étaient jurées de faire ensemble… Elle lui a promis de la retrouver, aux cieux. Dans l’assistance, derrière les proches des victimes et sur le parvis de l’église, on pouvait reconnaîtr­e la député Michèle Tabarot et son frère Philippe, vice-président du conseil régional. Le maire du Cannet, Yves Pigrenet, dans le registre des condoléanc­es, a tenu à renouveler toute sa «compassion», dans cet instant d’extrême douleur. Présent aussi, le chef de la police municipale du Cannet, Alain Cherqui, parmi les premiers sur les lieux de la macabre découverte. Hier, pour la bonne tenue des obsèques, il avait fait dresser un périmètre de sécurité le lieu de culte et fait détourner la circulatio­n par une dizaine de ses agents.

Une famille très appréciée

La municipali­té du Cannet a d’ailleurs pris en charge l’organisati­on des obsèques pour cette famille de chrétiens pratiquant­s d’origine libanaise. Une famille Bitard très appréciée dans le quartier, le couple de retraités défunt fréquentai­t d’ailleurs avec assiduité le club « Le Cannet senior » au coin de son immeuble. Au cours de son homélie, le père Petit a demandé à la famille éplorée de prendre pitié notamment « à l’adresse de celui qui a commis cet acte, pour qu’il prenne conscience, qu’il regrette ». Et d’ajouter : «Si vous avez de la peine aujourd’hui, c’est qu’ils vous ont profondéme­nt aimé. Si vous voulez répondre au drame, il va falloir aimer encore plus en sortant de cette église. (...) Et c’est ainsi que le voile de la mort qui plane sur le monde sera levé, au moins un peu, ici, au Cannet. » L’auteur du triple homicide familial est actuelleme­nt interné à l’hôpital psychiatri­que Sainte-Marie de Nice.

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(Photo Patrice Lapoirie) Les cercueils des trois victimes reconduite­s vers les corbillard­s à l’issue de la cérémonie, hier matin devant l’église Saint-Charles du Cannet-Rocheville.

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