Témoignage
« Je n’ai pas cru qu’une telle structure pouvait exister ! » Alors maman de trois jeunes enfants, Françoise découvrait il y a dix ans qu’elle était atteinte d’un cancer. Suivront pour cette aidesoignante grassoise de longues périodes de rémission, entrecoupées de rechutes… Il y a deux ans, alors qu’elle venait d’être amputée au niveau de la cuisse, cette battante au regard azur et au sourire déconcertant de joie, choisissait néanmoins de reprendre son travail à l’hôpital. «Ne pouvant plus exercer comme aide-soignante, j’étais prête à travailler à l’accueil.» Mais ces douleurs vont devenir rapidement insupportables. «J’ai désormais rendez-vous tous les jours en radiothérapie; ce sont des traitements lourds.» C’est le Dr Ciais qui en allant à son chevet pendant sa dernière et longue période d’hospitalisation au CAL, va s’inquiéter de son retour à domicile (elle loge au e étage sans ascenseur) et l’informer de l’existence de la maison Sainte-Croix. Françoise n’en croit pas ses oreilles. «Je n’ai pas cru qu’une structure de ce type pouvait seulement exister!» Hébergée depuis quelques mois à Sainte-Croix, Françoise n’a pas de mots pour dire sa reconnaissance. Et, à l’évocation d’un retour à domicile, l’expression de son visage se crispe d’inquiétude. «Vivre chez moi? C’est tout simplement impossible! Ici, je suis autonome.» Elle peut même aller faire les courses lorsqu’elle reçoit ses enfants et son mari.