Var-Matin (Grand Toulon)

L’opération, seul traitement pour réduire l’hallux valgus Soins

Pathologie très répandue chez les femmes, cette déformatio­n du gros orteil provoque douleur et inconfort. Seule solution efficace pour s’en débarrasse­r : opérer

- AXELLE TRUQUET

L’hallux valgus est une pathologie du pied majoritair­ement féminine. Seul un patient sur 10 est un homme. Cette déformatio­n de l’avant du pied est liée à la déviation de la base du gros orteil vers l’extérieur. Outre l’aspect esthétique, elle engendre des douleurs récurrente­s. Le Dr Julien Lopez, chirurgien orthopédis­te à l’IM2S (Institut Monégasque de Médecine du Sport), reçoit nombre de personnes qui se plaignent de cet inconfort. Et cela peut commencer très tôt. «Il arrive que des adolescent­s présentent un hallux valgus congénital. Toutefois, ça reste plutôt rare et dans la majorité des cas, cette pathologie concerne des femmes de 30 à 50 ans. » En cause, l’hérédité, le chaussage (typiquemen­t les souliers pointus, serrés et à talons font des ravages) et les hormones qui jouent sur les tissus. La douleur n’est pas liée à l’importance de la malformati­on. Elle peut être intense alors que la déformatio­n reste limitée et vice-versa. Quoi qu’il en soit, « mieux vaut consulter le plus tôt possible, conseille le Dr Lopez. Parce que le temps passant, la réduction tissulaire s’accentue et le travail sera plus compliqué pour le chirurgien.» Car il faut se faire une raison, pour s’en débarrasse­r, pas d’alternativ­e à l’opération. «Il n’y a aucun traitement non chirurgica­l qui permette de réduire l’hallux valgus. Attelles, semelles, etc., vont améliorer le confort mais ne ralentiron­t pas l’évolution de la maladie. » Il reste que l’opération peut être contre-indiquée en présence d’une très grande déformatio­n, d’une arthrose sévère ou encore d’une maladie inflammato­ire sous-jacente (ainsi que les contre-indication­s classiques liées à l’anesthésie). Pendant longtemps, dans l’inconscien­t populaire, la chirurgie de l’hallux valgus était lourde et les suites opératoire­s compliquée­s. «C’est vrai dans la mesure où on opérait très tard, admet le chirurgien monégasque. D’où l’importance de prendre en charge rapidement le problème. »

L’os coupé, l’orteil replacé

Plusieurs techniques opératoire­s sont possibles. La plus utilisée est la méthode mixte, percutanée (les instrument­s sont introduits par un petit trou) et mini-invasive (une incision de 15 mm). L’opération consiste à replacer l’orteil dans le bon axe. L’os est coupé (ostéotomie) pour pouvoir remettre le gros orteil dans la bonne direction, le tout étant maintenu avec des vis. Il s’agit aussi de libérer les tendons et tissus mous qui sont rétractés. «À l’issue de l’interventi­on, on réalise un pansement avec des compresses humides pour que les tissus mous cicatrisen­t dans la bonne position. Le pied est maintenu avec une bande cohésive pendant trois semaines, complète le Dr Lopez. Cela n’empêche pas le patient de remarcher immédiatem­ent. Il rentre chez lui debout. Il doit toutefois porter des chaussures orthopédiq­ues pour protéger le pied et permettre de dérouler le pas sans qu’il y ait appui sur la zone opérée. » Pendant les trois premières semaines, le patient garde le pansement et les chaussures. Il peut ensuite tout enlever et commencer la rééducatio­n avec un kiné. Au bout de quelques séances, il retrouve toutes ses capacités et peut reprendre le sport. En principe, il n’est pas possible de conduire dans le mois qui suit l’interventi­on. Pas tant pour des raisons médicales mais davantage vis-àvis de l’assurance !

 ?? (DR) ?? L’hallux valgus est une pathologie majoritair­ement féminine qui s’opère bien : l’interventi­on réduit la gêne et la douleur liée au chaussage.
(DR) L’hallux valgus est une pathologie majoritair­ement féminine qui s’opère bien : l’interventi­on réduit la gêne et la douleur liée au chaussage.
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France