Var-Matin (Grand Toulon)

Il y avait Romain, voilà Sébastien

Dans la familleTao­fifenua, Sébastien, le cadet, n’est pas en reste. Venu à Toulon rejoindre son frère aîné Romain, le solide pilier veut surtout connaître le frisson des phases finales

- PAUL MASSABO

Quand on le retrouve à Berg, il est allongé de tout son long dans la tribune, la tête à l’envers, les intestins en bandoulièr­e. En ce milieu de semaine, Sébastien Taofifenua affiche la mine des mauvais jours. Il est malade. Par bonheur, la victoire étriquée des Toulonnais face aux Castrais lui a redonné le sourire à l’image de tout le groupe qui en avait bien besoin. Et Séb de savourer : « Ce succès a enfin lancé notre saison. Gagner de cette manière (le RCT s’est imposé d’un petit point 28-27 dans les tout derniers instants de la partie), ça soude encore plus le collectif. C’est très bien qu’on ait trouvé les ressources nécessaire­s pour s’accrocher jusqu’au bout et passer devant en toute fin de match. Ces victoires acquises dans la difficulté ont une saveur particuliè­re. »

Une véritable délivrance

Le pilier qui affiche 133 kg sur la balance pour 1,78 m sous la toise se veut fort dans sa tête. Il reconnaît malgré tout avoir un peu douté en faisant presque toute la partie la course derrière. «L’essai de Josh (Tuisova) avait été refusé et Mathieu (Bastareaud) venait d’écoper d’un carton rouge. On avait du mal à mettre notre jeu en place. Ce succès permet de nous rendre compte qu’on est capable de bien faire même si c’est dans la douleur. Il n’y avait pas de raison qu’il en soit autrement d’autant qu’on avait retrouvé les leaders sur le terrain. Pour ma part en toute fin de match, j’étais déjà sorti. J’étais impuissant, je ne pouvais que crier et encourager. Ces quatre points ont été une véritable délivrance. On en avait vraiment besoin ». La page castraise tournée, l’ancien joueur du club girondin qui prend pour exemple au quotidien son grand frère Romain - 28 ans contre 26 - pense à la toute prochaine confrontat­ion contre le Stade Français à Paris, ce dimanche. « Comme tous les week-ends ce sera compliqué. On devra être concentré sur nous-mêmes, mettre notre jeu en place et franchir ainsi une étape. Il y a des automatism­es et de la fluidité à trouver. Avec zéro point avant la troisième journée, on était un peu inquiet. On s’est à présent rassuré en validant notre travail et en prenant nos premiers points ».

Franchir une étape après s’être rassuré

Durant ces dernières années, passées à défendre les couleurs de Bordeaux-Bègles, Sébastien n’a pas véritablem­ent connu la pression qu’elle vienne du public ou des médias. En terre varoise, l’approche est différente, certaineme­nt plus pesante. « Il s’agit simplement de s’adapter, lâche-t-il avec détachemen­t avant de préciser: « Mais chez moi en règle générale, la pression je la vis de façon positive. » Ce droitier sait être une des pièces de l’édifice qu’entend monter le nouveau manager. «J’aime bien l’approche qu’a Patrice Collazo sur le rugby. Il veut construire une équipe avec un réel état d’esprit de groupe. Pour moi, il est difficile de dire s’il y a plus de collectif que d’individual­ités ou le contraire. Je n’étais pas là la saison dernière. » Mais ce joueur de première ligne est formel lorsqu’il avance : « En revanche, je suis persuadé que nous avons un bel effectif. On veut aller le plus loin possible sur tous les tableaux. Je suis venu ici pour connaître la Coupe d’Europe et terminer dans les six premiers afin de prendre part aux phases finales. Je ne les ai encore jamais connues. » Les résultats passeront certaineme­nt par quelques belles engueulade­s. « Les vidéos - on l’a déjà vu et connu - peuvent être piquantes. Ça fait partie du job…» lâche presque fataliste le massif Sébastien Taofifenua prêt à déplacer des montagnes. Et en état pour soulever d’éventuels trophées…

‘‘ Je suis venu ici pour co nnaître la coupe d’Europe et terminer dans les six premiers ”

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