Gimbert à la lutte
La nuit tombait doucement. Et Sébastien Gimbert allait boucler sous peu son deuxième relais. Quand Niccolo Canepa, le pilote de la Yamaha n°7, en concurrence directe avec la Honda 111 du Fréjusien, chutait, laissant derrière lui plusieurs larges flaques d’huile. Deux autres machines dérapaient. Et partaient au tapis. Pas le Varois, qui avait remarqué depuis déjà quelques minutes que ça fuyait, sur le carénage de l’Italien, et passait le virage sans encombre. Devant les écrans, son compère Grégory Leblanc serrait les dents. Ouf !
« J’espère que ça paiera »
Mais l’entrée en piste de la safety car contrariait un poil les plans des Honda Racing. « J’aurais dû rentrer bien avant, racontait Sébastien Gimbert. Je roulais sans trop savoir pour la consommation d’essence. Ça nous a un peu pollués la course. Moi ça me fait perdre un demi tour. Mais ça aurait pu être pire. » Au ralenti pendant 11 tours derrière la voiture de sécurité, le Fréjusien, qui avait déjà dû mettre la main sur le frein après un incident de course entre deux motos lors de son premier relais, assurait. Concentré. Et finissait par transmettre le guidon à Grégory Leblanc toujours parfaitement placé, dans un peloton de tête réduit, où ça bastonnait sévère depuis le départ. « Ça pousse tout le temps, tout le temps, tout le temps, confirmait-il encore. Et je pense que ça va rester comme ça jusqu’à la fin. La moto est parfaite. En conso, on est bien. Il faut rester dans le groupe, et continuer. La nuit démarre à peine. C’est maintenant que ça va commencer à être amusant. » D’autant que le « plan de bataille », avec ces relais volontairement plus longs que leurs adversaires, fonctionnait jusque-là à merveille. « J’espère que ça paiera à la fin de la nuit, glissaitil dans un petit sourire. On verra ça demain matin. » À 23 h, au tiers du temps imparti, la 111 avait en tout cas encore grappillé. Et, dans l’obscurité la plus profonde, pointait en 2e position. Mine de rien... Encore bien trop tôt pour penser à une première victoire « à domicile », pour le triple vainqueur du Bol d’Or sur la piste de Magny-Cours. Mais...