Le RCT à l’épreuve du Stade Français
Libérés par leur victoire face à Castres, les Rouge et Noir doivent maintenant confirmer leur retour en force à l’extérieur. Un point de bonus défensif pourrait déjà faire leur bonheur
Une fois n’est pas coutume, le RCT, qui a gagné le match qu’il fallait contre Castres, évoluera cet après-midi sans réelle pression. Mais après un départ très laborieux, il sera forcément très observé. Les uns qui se régalent de ses difficultés vont guetter une rechute, les plus nombreux, on l’espère, attendront une confirmation. C’est tout l’enjeu de ce match qui doit permettre de valider, déjà, le travail de Patrice Collazo ou de renvoyer le RCT à son chantier… Le manager général s’est bien sûr déplacé dans la capitale avec l’espoir d’une victoire mais, à ce stade de la saison, il pourra aussi se contenter d’une courte défaite pour peu qu’elle démontre malgré tout des progrès. Voilà le réel objectif de ce 4e match de Top 14 : ajouter quelques briques supplémentaires dans la construction du jeu et son exécution au formidable état d’esprit qui a permis de renverser Castres, mais ne pourra suffire à vaincre tous les dimanches.
Exigeant mais lucide
Exigeant mais lucide, le coach sait bien sûr que le RCT ne va pas retrouver toute sa compétitivité d’un simple coup de baguette magique. Et il se plaît à répéter combien il part de loin et doit encore tout reconstruire… Cela précisé pour relativiser l’importance de ce rendez-vous, le RCT n’a quand même pas trop de temps et de points à perdre et il devra de toute façon faire son maximum pour ramener un pécule qui lui donnerait un peu plus d’air au classement. L’affaire s’annonce forcément très compliquée car le Stade Français d’Heyneke Meyer n’a plus rien à voir avec celui de l’an dernier. Après une saison manquée l’an passé, leur propriétaire milliardaire, Hans-Peter Wild, a juste décidé d’en faire le plus grand club du monde. Changement et renforcement du staff, recrutement de qualité autour des trois Toulousains, Maestri, Fickou et T. Gray, Wild qui dispose d’une immense surface financière a cassé sa tirelire à l’intersaison pour redorer très vite le blason parisien. Et cela semble bien engagé.
Quelques absences notoires
Déjà nantis d’une victoire à l’extérieur (15-46 à Perpignan pour l’ouverture du championnat), les Parisiens, qui ont dominé l’UBB à Jean-Bouin (20-8) en suivant et n’ont craqué qu’en seconde période la semaine derrière à Clermont (42-20), ont retrouvé tout ou partie de leur panache et de leur solidité. Malgré quelques absences notoires (Parisse, Burban, Bonfils, Ensor), ils aligneront encore une équipe très complète dans toutes ses lignes et semble-t-il déjà plus en place que le RC Toulon. En revanche, ils ne pourront pas vraiment se permettre un faux pas qui gâcherait leur bon départ et ils s’apprêtent à recevoir le RCT, quel que soit son niveau actuel, avec tous les égards dus à une grande équipe. Comme ils l’affichent ostensiblement sur le site du club, ce sera pour eux le premier test XXL à la maison… Toulon qui s’est offert un bol d’oxygène et de confiance face à Castres à Mayol, va-t-il de nouveau se montrer conquérant dans ce contexte autrement plus hostile ? « Toutes les victoires sont belles » a rappelé Patrice Collazo avant ce déplacement compliqué comme pour préciser qu’il se contentera d’écraser le Stade Français 3-0 si l’occasion se présente mais aussi toutes les vicissitudes d’un championnat de plus en plus relevé. Conscient des difficultés qui attendent son groupe, le coach espère, a minima, que ses joueurs vont aborder ce nouveau défi avec une détermination et une volonté sans faille. Ce serait encore le gage d’un match à suspense. Mais il sait aussi qu’il faudra démontrer de réels progrès dans l’utilisation du ballon, la concentration, la discipline, le réalisme, pour espérer s’imposer à Jean-Bouin. Autant de qualités indispensables, à ce niveau, au-delà d’une bonne conquête…