Paris piétine le RCT
Inconsistants dès l’entame de la partie, les Rouge et Noir ont logiquement subi la loi de Parisiens qui avaient bien préparé leur affaire. La colère le dispute à la frustration
Les hommes de Collazo ne sont pas parvenus hier à confirmer leur montée en puissance. Ils se sont logiquement inclinés face à une équipe parisienne qui a joué à sa main l’essentiel de la rencontre. La faute à une entame ratée côté toulonnais qui a tout de suite permis aux bleus du jour de prendre le score et de bomber le torse. Privés de ballon dès le coup d’envoi, les Rouge et Noir ont craqué beaucoup trop vite pour espérer faire douter la solide formation d’Heyneke Meyer. Dirigé de main de maître par la charnière sud-africaine Van Zyl-Steyn, le Stade Français a également bénéficié de la forme étincelante de Gaël Fickou pour faire très vite le break dans cette rencontre que les Toulonnais ont joué contraints et forcés à reculons. Après que Steyn eut logiquement ouvert le score (il avait vu un drop repoussé par le poteau dès la 3e minute), Fickou entra en action pour mystifier la défense varoise avec l’aide de son compère Danty (10-0, 11e).
Fickou au four et au moulin
Alors que le RCT essayait de se faire violence et de remettre la main sur le ballon, ce qui permettait quand même à Belleau d’ajuster une pénalité de 40 mètres (10-3, 14e), Fickou, à nouveau, rendait fou Guirado et s’échappait imparablement derrière la ligne (17-3, 20e). Il fallut alors que le RCT se resserre vraiment pour endiguer le flot d’attaques parisiennes. Placid eut bien le bon goût de sauver sur sa ligne un ballon poussé au pied par Danty. Alors que ses partenaires avaient un peu haussé le ton pour essayer de limiter la casse avant la pause, le jeune arrière australien délivrait même un coup de pied gagnant dans le dos de la défense parisienne que Tuisova parvenait à aplatir avec l’aide de Fekitoa. A 17-10 à la pause, le RCT pouvait s’estimer heureux. Car l’addition aurait pu être encore plus corsée. Avec 92 % de réussite au plaquage mais zéro franchissement, il affichait de bien pâles statistiques...
Un espoir de courte durée
Pris en mêlée fermée, contrés sur les ballons portés et bousculés dans les rucks, les Toulonnais n’avaient hier que la touche et quelques ballons oubliés en route par les Parisiens pour essayer de rivaliser. L’espoir fut de courte durée, très vite anéanti par Steyn qui enquillait trois nouveaux points de 50 mètres dès la reprise (20-10, 43e). Puis Panis parvenait à s’effondrer entre les poteaux avec Etrillard sur le dos (30-10, 53e). Le reste est presque anecdotique. Et n’a fait que confirmer toutes les difficultés actuelles de cette équipe encore beaucoup trop fragile pour rivaliser à l’extérieur. Comme si cela ne suffisait pas, Pyle enfonçait même un peu plus le RCT sur un nouveau cadeau des Toulonnais (37-10, 75e) qui étaient, il est vrai, partis à l’assaut de la forteresse pour livrer un semblant de baroud d’honneur et n’avaient plus vraiment leur tête...