Tellement cruel pour Gimbert
Alors qu’il roulait en tête, le Fréjusien a dû rentrer précipitamment au stand en milieu de nuit... pour un boulon de culasse cassé sur sa Honda 111. Et a regardé l’arrivée à la télé. Dur...
Tout allait tellement bien. Les relais s’enchaînaient parfaitement, en suivant à la lettre le plan de bataille élaboré par l’équipe. Il était minuit passé, et aucun accroc à signaler. La Honda 111 filait sous les étoiles, bien calée en deuxième position. Et puis voilà même que Vincent Philippe, sur la Suzuki n°2, cassait une platine repose-pieds et bifurquait vers son stand. 0 h 25. Greggory Leblanc roulait désormais en tête. Et confortait sa place après la chute de Vincent Philippe. C’est donc en pole que Sébastien Gimbert récupérait la bécane. Lui le triple vainqueur du Bol d’Or sur le circuit de Magny-Cours. Lui le Fréjusien, qui avait arraché la 3e place sur le fil l’année dernière, au terme d’une dernière demiheure irrespirable, et pouvait toujours rêver d’une première victoire au Castellet, chez lui ou presque.
La Honda immobilisée pendant h
«Tout était parfait, raconte-t-il. Et d’un seul coup, la moto s’est mise à chauffer. » Il est 1 h 10. Le Varois rejoint immédiatement son box. Son équipe se rue sur la machine. Les techniciens cherchent, effectuent des tests, vidangent le moteur. Démontent les éléments, les uns après les autres. Et finissent par sortir le moteur du cadre. « Un boulon de la culasse a cassé. Il fallait démonter le moteur et le remplacer. » Pendant ce temps, les tours de retard s’accumulent. Sébastien Gimbert a déjà compris. «Je savais que la course était morte. » Les mécaniciens s’affairent malgré tout. Sans relâche. Pendant 6 h 20. A 7 h 30, Greg Leblanc attache son casque. Le soleil s’est levé, et la 111 va repartir. Pour l’honneur. Il n’y a évidemment plus rien à jouer. A 8h48, Erwan Nigon tourne au ralenti. Deux minutes plus tard, le team Honda Endurance Racing jette l’éponge. Après 330 tours de piste. Bien loin de ses espérances. Bien loin de celles d’un Sébastien Gimbert « touché, très déçu », rentré regarder la fin de la course à Fréjus. «Je suis bien dégoûté. Ça fait partie de l’endurance, mais c’est du gâchis. Pour une pièce à trois euros... C’est très compliqué à accepter. »
« Très dur à avaler »
Devant sa télé, le Varois a suivi les rebondissements de la matinée. Les problèmes des autres écuries. Loin de lui remonter le moral, ça a encore fait monter la frustration. Le sentiment qu’il y avait vraiment quelque chose à faire. «Ce sont des courses tellement difficiles. Ça demande beaucoup de préparation, d’énergie... S’ils veulent qu’on gagne un jour, ils ont intérêt à se bouger. » La prochaine édition semble tellement loin. Trop tôt pour l’évoquer. « C’est très dur à avaler », soupire Sébastien Gimbert. Il va d’abord falloir digérer. Tout allait tellement bien...