Var-Matin (Grand Toulon)

Chômeur dans l’horticultu­re, le buzz présidenti­el interpelle à Hyères

- M. M.

L’échange, samedi à l’Elysée, entre un chômeur et le Président de la République a fait le buzz tout le week-end. Le jeune homme de 25 ans a interpellé Emmanuel Macron lui disant qu’il ne trouvait pas de travail dans l’horticultu­re. Le chef de l’État lui a suggéré de postuler dans l’hôtellerie-restaurati­on (métiers en tension) avec cette petite phrase: «Je traverse la rue, je vous en trouve » [Du travail]. Deux sujets, l’emploi et l’horticultu­re, qui ne manquent pas de faire réagir à Hyères.

« La réponse du Président est réaliste »

« Autour de moi, c’est un sujet dont nous avons parlé ce matin (lire hier matin, N.D.L.R.). La réponse du Président est réaliste. Je ne suis pas choqué par ce qu’il a dit. Les secteurs de l’hôtellerie et la restaurati­on ont du mal à recruter, mais nous aussi dans l’horticultu­re », confiait hier soir au téléphone Philippe Vacher, président du syndicat agricole et horticole d’Hyères. « Nous cherchons trois postes de responsabl­es de secteur et nous ne trouvons plus personne, témoigne avec amertume l’horticulte­ur qui emploie actuelleme­nt une trentaine de personnes sur ses différente­s sociétés et sites. Faute de main-d’oeuvre, nous allons fermer un secteur (de serres) ». « Je reviens d’un salon et je repars demain (aujourd’hui, N.D.L.R.) pour un autre, et qu’est-ce qu’on va entendre ? On ne trouve plus personne. Rien que dans le magazine profession­nel le Lien horticole ce matin, il y avait sept offres d’emploi (...), liste le président du syndicat. Ce jeune homme n’a pas dû envoyer beaucoup de CV. »

« Un focus sur notre secteur »

«Est-ce que ce jeune homme cherche dans la production horticole ? Si oui, cela doit être un peu compliqué. Le secteur a perdu 5 000 emplois au niveau national en sept ans, s’interroge Max Bauer, président de la coordinati­on rurale du Var. Si c’est un métier de paysagiste, en revanche il y a de la demande. Moi-même, je suis en recherche. » « Nous avons un problème pour recruter. Il faudrait que notre métier soit plus attractif. Vu sa dureté, certains en changent, ou lorsqu’ils sont formés partent et se montent en autoentrep­reneurs. Et pour les garder, nous préférerio­ns verser à nos employés ce que nous donnons en charges à l’État » ,affirme le profession­nel hyérois. Si derrière le buzz du week-end, Max Bauer soupçonne un coup de communicat­ion d’un Président habitué aux petites phrases, l’échange «a eu le mérite de mettre un focus sur notre secteur », se félicite-t-il.

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