Lemar, étoile filante

Le hasard fait bien les choses. Pour son premier match de Ligue des champions avec sa nouvelle équipe, Thomas Lemar retrouve le Louis-II et l’AS Monaco. Transféré pour  millions d’euros (bonus inclus) cet été à l’Atlético Madrid après trois saisons pleines sur le Rocher ( matches,  buts et  passes), Lemar revient à la maison. Pour son départ, il avait laissé un message d’adieu aux supporters de l’ASM : « Merci à tout le club et ses supporters pour ces  années passées à vos côtés. Je ne garde que des bons souvenirs. De mes débuts au titre de champion de France en passant par notre parcours en Ligue des champions, l’ASM restera toujours dans mon coeur.» Arrivé sur la pointe des pieds en provenance de Caen en , Lemar quitte le Rocher avec un certain statut. Même s’il n’a pas joué un rôle majeur en Russie, le gaucher est champion du monde. Et il est aussi devenu la recrue la plus chère de l’histoire de son nouveau club. Mine de rien, ça vous place un homme. Aussi timide soit-il. Dans la foulée, son nouveau coach, Diego Simeone, l’a adoubé au micro de la Cadena Cope : « C’est un footballeur extraordinaire avec des caractéristiques que n’avaient pas nos joueurs. Il va nous donner plusieurs choses, mais c’est sûr qu’il a des choses à améliorer : il doit être plus direct, mettre plus de buts, donner plus de passes. Quand il aura tout cela, il va être titulaire avec la France. C’est un joueur différent, c’est pour cela qu’il a commencé titulaire ». Une pensée positive qui trouve naturellement de l’écho chez Antoine Griezmann, son nouveau coéquipier, dans des propos rapportés par L’Equipe Magazine : «On a besoin d’une bonne dernière passe, c’est un peu notre point faible et il va nous apporter ça. Il sait ralentir ou accélérer le jeu quand il faut. Il fait tout bien ».

Hué au Louis-II... puis acclamé

Quel accueil ce soir pour Lemar ? Après tout, le gaucher a fait partie de la fabuleuse équipe de , championne de France et demifinaliste de la Ligue des champions. Mais en fin de saison dernière, quand l’équipe du Rocher toussait son football, Lemar a pris pour les autres... Fin avril, à la sortie d’un piètre match nul et vierge au Louis-II contre Amiens, le garçon avait été chahuté verbalement par une poignée de supporters de l’ASM dans le parking du stade. Rien de bien méchant mais comme rien ne déborde jamais à Monaco, cela avait pris des proportions gigantesques. Le match suivant, son dernier à domicile, il s’était montré décisif contre Saint-Etienne dans une victoire qui permettait à Monaco... de valider son billet pour la C. Louis-II l’avait acclamé. Même Jardim, avec qui le garçon n’a pourtant jamais entretenu des rapports très chaleureux, connaît l’importance du gaucher : «Sije reste pendant dix ans à Monaco, je voudrais garder Thomas Lemar pendant dix ans », disait le coach en janvier. Mais Lemar est parti. Loin. Et sa vie de footballeur a déjà changé à en croire ses premières impressions dans L’Equipe magazine : « Niveau exigences et travail, c’est différent de Monaco. Physiquement, c’est quelque chose. Le travail des courses, de l’explosivité... Il faut s’adapter à tout ça et au système de jeu. Simeone souhaite que je m’adapte rapidement au système et au jeu de l’Atlético. Il faut que je m’imprègne de cette culture. Ici, tu souffres, mais c’est pour la bonne cause. Et puis, quand on a le ballon, ça joue, et même très bien. Défensivement, tu fais des gros efforts, mais offensivement, tu t’éclates aussi ».