Le tribunal de Toulon inaugure la loi anti rodéos sauvages Justice
Un automobiliste, jusqu’ici sans histoire, a été condamné pour « conduite dangereuse » samedi à La Seyne. Après avoir heurté un trottoir, sa voiture s’était retrouvée sur le toit
Moins de deux mois après la promulgation de la nouvelle loi anti rodéo urbain, un Seynois âgé de 23 ans a été condamné ce lundi par le tribunal correctionnel de Toulon à cinq mois de prison avec sursis. Jugé selon le mode de la comparution immédiate, Julien I. avait été interpellé samedi au petit matin après avoir abandonné son véhicule, sur le toit, dans un rond-point, du côté de l’avenue des Anciens-Combattants-d’Indochine à La Seyne. Des riverains avaient appelé la police pour signaler des crissements de pneus, des dérapages et de la musique forte. Ce « cirque a duré une demi-heure », selon le parquet de Toulon, avant que l’automobiliste ne perde le contrôle de la voiture vers 5 heures du matin.
« J’ai bu dix verres de rhum»
Les occupants étaient partis en courant à la vue des policiers seynois. «J’ai eu peur », s’est justifié, à la barre du tribunal, le conducteur, interpellé après une course de 150 mètres. Son alcoolémie s’élevait à 0,85 mg/l d’air expiré (soit 1,7 g/l de sang). « J’ai bu dix verres de rhum. » Dans ses réquisitions, le procureur a insisté sur les dispositions de la loi du 3 août 2018, dite loi de lutte contre les rodéos sauvages. « Ce texte exige qu’il y ait un comportement dangereux pour les personnes (...) ou un trouble pour la tranquillité publique. » Deux conditions réunies, selon l’accusation. À cette charge, s’ajoutent le délit de fuite et l’excès de vitesse manifeste. Et le parquet de requérir une peine d’un an de prison dont la moitié avec sursis, 5 000 euros d’amende et l’annulation du permis de conduire. De quoi faire bondir l’avocat du prévenu jugeant ces réquisitions « disproportionnées par rapport à la personnalité du prévenu – inséré socialement – et à son casier judiciaire – vierge ». Le tribunal a assorti sa condamnation d’une suspension de permis de conduire pendant douze mois et d’une amende de 750 euros.