Il avait tenté d’enterrer vivante une femme : le procès reporté
Samedi dernier, un homme aurait frappé une femme avec une pelle avant de creuser un trou pour l’enterrer. Hier au tribunal de Toulon, il a obtenu le report de son procès, mais reste en prison
Sanary
Au sortir de la comparution immédiate, hier au palais de justice de Toulon, on n’en a pas su beaucoup plus sur les raisons qui, samedi soir dernier à Sanary, ont conduit un homme de 44 ans à brutaliser une femme avant de creuser un trou, dans l’intention de l’y enterrer (lire notre édition d’hier), selon les dires d’un témoin. Il était, depuis, placé en détention provisoire. L’avocat du prévenu, avec l’accord de son client, a demandé un délai pour préparer sa défense. Un bref portrait de l’individu a toutefois été dressé à la barre, où il a été présenté sous la surveillance de policiers. Silhouette trapue et athlétique laissant apparaître quelques tatouages sous un tee-shirt blanc, celui-ci s’est sagement présenté au président comme un « électricien auto-entrepreneur, parfois en intérim sur des chantiers ». Il a aussi dit qu’il était « père de deux enfants – une fille majeure et un fils mineur, chacun à la charge de sa mère ». Rien de plus.
En récidive de récidive
Mais le président du tribunal s’est occupé de la suite des présentations, rappelant d’abord pourquoi il était là : violences avec deux circonstances aggravantes, à savoir état d’ivresse manifeste et usage d’une arme, en l’occurrence une pelle. Selon une source proche du dossier, l’affaire aurait pu être jugée aux assises, car qualifiable de tentative d’homicide volontaire. «La victime a de la chance d’être encore en vie» , a même commenté le président. La lecture du casier judiciaire, noirci par de nombreux faits de violences, notamment d’une peine de cinq années de prison, a révélé que l’homme est multirécidiviste. Par conséquent, il risque gros. Ce que n’a pas manqué de détailler la représentante du ministère public: « Pour ses mises à l’épreuve non respectées, il encourt aujourd’hui quatorze ans de prison» . Elle a ensuite expliqué que les faits se sont déroulés chez une tierce personne – qui s’est interposée et a appelé la police – qui mettait à sa disposition une partie de terrain sur laquelle le prévenu a installé une caravane. La victime serait elle aussi hébergée au même endroit. Le ministère public s’est déclaré favorable à un maintien en détention : « J’ai vraiment peur, s’il est remis en liberté, qu’il finisse le travail… » Impossible : le président a suivi les réquisitions du parquet, qui plus est appuyées par l’avocat et son client eux-mêmes. L’homme reste donc en prison, en attendant une nouvelle audience, fixée au 5 octobre. Contrairement à ce qui avait été évoqué dans un premier temps
la victime ne serait pas la compagne du prévenu.