St-Maximin: prédateur sexuel depuis trente ans
Venu libre à l’audience du tribunal correctionnel de Draguignan, pour des faits d’agressions sexuelles et de corruption de mineures qu’il contestait, un homme de 67 ans, demeurant à Saint-Maximin, est reparti sous escorte policière, condamné à cinq ans de prison, dont un avec sursis et mise à l’épreuve, avec mandat de dépôt.
Des précédents
Antoine avait pourtant un casier judiciaire vierge, mais il avait aussi un long passé de prédateur sexuel familial. En ont témoigné deux de ses filles, âgées de 45 et 48 ans. Elles ont livré à la barre des récits bouleversants sur ce qu’elles avaient subi à l’enfance, dans les années soixante-dix. Elles ont décrit des viols au long cours, qu’elles n’avaient jamais réussi à dénoncer alors, et qui sont aujourd’hui prescrits. « Il a dû faire d’autres victimes. Je témoigne pour que ça s’arrête enfin », a dit l’aînée. « Il nous a bousillées. C’est un violeur », a conclu sa cadette.
Sur ses petites-filles
Les faits pour lesquels Antoine comparaissait concernaient les petites-filles de sa compagne actuelle, qui avaient dénoncé des attouchements subis entre 2009 et 2012. Cette procédure avait été longue, le dossier s’étant égaré un moment entre les parquets de Toulon et de Draguignan. Raison pour laquelle les plaignantes, désormais majeures, n’avaient pas eu le coeur de venir à l’audience, comme l’a expliqué leur avocate. Face au procureur qui a requis une peine adaptée «àla multiplicité des victimes d’un prédateur qui est passé à travers les mailles du filet », la défense a plaidé la relaxe, au motif que « la parole des enfants ne peut pas tenir ». On ne pouvait, selon elle, accorder de crédit aux témoignages des filles d’Antoine : « Des allégations sur des faits prescrits, qui ne peuvent être utilisées pour le déclarer coupable ». Et pourtant.