L’éclair du facteur Belleau
Sur une feinte de passe suivie d’un essai, l’ouvreur toulonnais a scellé le sort de la rencontre et réveillé ses coéquipiers qui commençaient à perdre pied...
Sincèrement, de la 30e à la 65e minute, les supporters de Mayol se sont mis à chercher le RCT. Celui qui, d’emblée, a assommé Agen. A récolté les trois fameux essais du bonus. A mis du rythme. De l’envie. Jusqu’à une nouvelle traversée du désert... Etrangement, les Toulonnais ont peu à peu disparu des radars. Laissant l’initiative aux Agenais. Lesquels, avec davantage de pragmatisme, auraient pu lézarder la baraque varoise et couper le sifflet aux cigales...
Un Colissimo livré à point nommé
Sauf que sur la Rade, on n’a pas de pruneaux mais on possède un drôle de zozo. Un certain Anthony Belleau qui, lorsqu’il est à la baguette - entendez à l’ouverture - est capable de réveiller les morts. Endormis par le requiem lot-et-garonnais... En une feinte du facteur, le minot - pourtant formé au Sud-ouest mais bien nourri au Sud-est (!) - a cacheté le succès toulonnais. S’offrant le petit plaisir de son oeuvre... Un Colissimo livré à point nommé qui a eu le mérite de secouer le prunier de ses coéquipiers jusque-là plutôt dans le mode : je recrache les noyaux... Derrière, enfin, le RCT s’est remis en marche. Avec, notamment, transformer des Blacks en couleurs. Fekitoa - à l’évidence plus à l’aise lui aussi à son poste de prédilection, au centre - y est allé d’une magistrale passe décisive et de son essai. Bien servi par son compère Savea, au four et au moulin. Peut-être piqué au vif par les réponses cinglantes au récent tweet de sa charmante épouse. Si tel est le cas, on en redemande du cui-cui. Car le bus a délivré quelques arrêts buffet gourmands. Quant à son coup de pied pour luimême, puis sa chevauchée fantastique, un régal... Messam a dû apprécier. Lui qui, match après match, s’affirme comme le leader de cette équipe, encore convalescente...
Tuisova en mode Attila
Enfin, que dire de Tuisova sinon que, sur son aile (oui, oui sur son aile), il a causé moult dégâts. Avec l’Attila des Fidji en mode motoculteur survitaminé, Toulon devrait labourer les terres hostiles et raser ses rivaux de près... A condition de combler les trous d’air. Car, ne nous leurrons pas, face à un adversaire autrement plus coriace qu’Agen, le RCT aurait pu, hier, se faire peur. Voire passer à la trappe. En effet, les exploits personnels n’auront pas lieu tous les week-ends. Au collectif désormais de trouver sa vitesse de croisière. Il y a néanmoins du mieux avant d’aller défier le géant de Clermont, samedi prochain. Et là, ça risque de ne pas passer comme une lettre à la poste...