COLLÈGES SANS PORTABLE: MESSAGE REÇU
Depuis la rentrée, l’usage des smartphones est interdit dans les collèges. À La Seyne, Toulon ou Hyères, les chefs d’établissement observent que la règle est respectée.
Cette année, la rentrée des classes s’est faite sans portable. « L’utilisation des téléphones mobiles est interdite dans l’enceinte des écoles et des collèges », martèle le ministère de l’Éducation nationale. « Cette mesure vise à sensibiliser les élèves à une utilisation raisonnée des outils numériques et à leur faire pleinement bénéficier de la richesse de la vie collective ». Au-delà de ce langage très académique, comment se passe l’application de la nouvelle loi dans nos communes ? À La Seyne, Toulon ou Hyères, chaque établissement ases « trucs » pour faire respecter le texte « en douceur et en bonne intelligence ». En effet, partout, l’application de la loi fait suite à une restriction de l’usage des portables qui existait déjà dans le règlement intérieur de la plupart des établissements de la métropole. La loi se met donc « au diapason » de l’usage.
Coffre-fort pour portables confisqués !
Au collège Peiresc, en plein coeur de Toulon, Grégory Gilloux, le chef d’établissement, est formel : « Depuis des mois, les élèves le savent : on éteint son smartphone quand on entre et il est interdit de s’en servir à l’intérieur du collège, sous peine de confiscation. Dans le passé, il est arrivé que le personnel confisque jusqu’à dix appareils dans la journée ! Nous les entreposons alors dans un coffre-fort et les rendons plus tard. C’est une responsabilité pour nous car certains smartphones coûtent jusqu’à 700 euros ! Actuellement, peu d’élèves enfreignent la règle et les confiscations provisoires se font avec discernement ».
« Un fil à la patte bien utile »
Au collège Peiresc, comme ailleurs, l’interdiction du portable pour les collégiens a fait l’objet d’une décision prise en conseil d’administration. « Mais, avec cette loi, les choses sont clarifiées », estime-t-il. Élève de troisième au collège Peiresc, Gwaenaëlle fait comme tous ses camarades à la sortie des cours: «Je rallume mon portable pour voir mes messages et alerter ma mère que je rentre » .Sa maman a toujours été rassurée par ce « fil à la patte. On le déteste parfois mais il est bien utile », confie-t-elle. Le texte de loi prévoit toutefois qu’un usage pédagogique du téléphone portable en cours avec le professeur reste possible. Cette décision fait suite aux expérimentations à succès, effectuées les années précédentes, dans le cadre du dispositif AVAN (Apportez vos appareils numériques). « En connectant les élèves sur un site identifié et sélectionné, on peut travailler tous ensemble et avancer plus vite », confie un professeur d’Hyères qui a participé à un programme AVAN. Néanmoins, les collégiens reconnaissent que, dans les toilettes, la tentation est grande de consulter ses textos ou regarder des vidéos : « c’est le seul endroit où on est sûrs de ne pas se faire attraper. On n’abuse pas, c’est tout ».