Var-Matin (Grand Toulon)

«Le pompier sert de défouloir»

Grégory Allione, directeur du Sdis des Bouches-du-Rhône

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Le colonel Grégory Allione est formel : les agressions visant les soldats du feu sont «enrecrudes­cence », notamment « dans les territoire­s qui rencontren­t des difficulté­s économique­s et sociales ». Ce Varois de 47 ans, directeur du service départemen­tal d’incendie et de secours (Sdis) des Bouchesdu-Rhône, est vice-président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France. Entretien à la veille de son congrès annuel, qui s’ouvre mercredi à Bourg-en-Bresse.

Les agressions de pompiers continuent-elles à se multiplier ? Leur nombre est en évolution constante depuis quatre ans. En ,  faits ont été recensés, soit +, % par rapport à . Or, ces agressions ont changé de physionomi­e. Oui, les guetsapens dans les quartiers existent, c’est un fait. Mais aujourd’hui, les agressions ont lieu chez Monsieur et Madame tout le monde ! Le pompier qui vient porter secours se fait cogner dessus, chez une frange de la société qui est fragilisée. Il sert de défouloir. Et une interventi­on pour un simple malaise peut virer au drame, au drame ultime de Geoffroy Henry, tué par un schizophrè­ne début septembre [à Villeneuve-SaintGeorg­es, Val-de-Marne, ndlr]. Voyez-vous là un cas isolé ou un symptôme de la réalité ? C’est un révélateur dramatique du quotidien. Dans notre pays, il faut attendre un drame pour améliorer les procédures... On compte peser de tout notre poids auprès du ministre pour les faire évoluer.

De quelle manière ? La fédération souhaite le numéro unique, demandé par le président de la République le  octobre dernier. Nous l’attendons dans tous les départemen­ts, avec des plateforme­s communes aux forces de sécurité et de secours. Cela permettrai­t de traiter l’appel plus efficaceme­nt. On continue à vouloir gérer le secours d’urgence aux personnes avec des paramètres des années  !

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