Gildo Pastor(Monaco): «Il y a encore plein de mystères»
Aujourd’hui installé avec sa famille à New York, Gildo PallancaPastor, 51 ans, se remet lentement d’un AVC qui, à l’époque du drame, le clouait sur un lit à l’hôpital l’Archet à Nice. Le 6 mai 2014, vers 19 heures, sa mère, la milliardaire monégasque Hélène Pastor, venait de lui rendre visite quand elle a été mortellement blessée, elle et son chauffeur, Mohamed Darwich (lire par ailleurs) en sortant de l’hôpital. Aujourd’hui, Gildo PallancaPastor, au prix d’un combat quotidien, a retrouvé son autonomie, même s’il s’aide d’une canne, et l’usage de la parole. Chef d’entreprise, pionnier dans le secteur de la voiture électrique, il a mis ses activités entre parenthèses pour suivre l’intégralité du procès avec, à ses côtés, ses avocats, Me Giaccardi et Me Baudoux. Vendredi, il est venu témoigner à Aix-en-Provence à la barre de la cour d’assises des Bouches-du-Rhône, où sont jugés les assassins présumés de sa mère. Parfois submergé par l’émotion, il se souvient de cette sinistre soirée où les informations sur l’agression de sa mère sont parcellaires, où il est exfiltré en pleine nuit de l’hôpital par ses amis et sa femme Clémentine. « Je suis allé la voir dans l’état où j’étais et dans l’état où elle était… Elle me parle de mille choses, j’essaie d’avoir des informations sur les tueurs, mais elle ne veut pas m’en parler…» Peu après son décès, les rumeurs fusent. « À l’époque, je crois être en enfer, souligne Gildo Pallanca-Pastor. On parle de drogue, de faillite, alors que je ne peux parler. Certains m’insultent et je ne peux répondre. » Allusion aux insinuations de Wojciech Janowski, son beau-frère, soupçonné d’avoir commandité l’assassinat d’Hélène Pastor et qui a tenté d’orienter les accusations sur Gildo Pastor. Tout en retenue à la barre, Gildo Pastor cherche encore vainement le mobile de ce double crime. « Il y a encore plein de mystères », constate-t-il. Clémentine Pallanca se montre plus directe : «Je savais que ma belle-mère se méfiait de Wojciech Janowski, mais elle l’acceptait parce que Sylvia était très amoureuse. » « Le soir du drame, je l’ai appelé alors qu’il était en Pologne. Il m’a répondu sur un ton inapproprié : “Alors il paraît que c’est la catastrophe.” Et il m’a dit qu’il ne rentrerait que le lendemain. »
« Fous le dehors ce minable ! »
Claude Pallanca, le père de Gildo, épaulé par Me Franck De Vita, est encore plus offensif : « C’est une honte que Janowski ait accusé son beau-frère. Cet homme avec sa voix douce est un enjôleur capable de grande violence. J’ai assisté à des disputes entre lui et Sylvia qui m’ont sidéré. J’ai d’ailleurs dit à Sylvia : “Fous-le dehors ce minable”. » Suite du procès cette semaine avec la très attendue confrontation entre Wojciech Janowski, l’ex-consul de Pologne à Monaco, et Pascal Dauriac son coach sportif, mercredi après-midi. Les deux s’accusent mutuellement d’être à l’origine du double crime. Ce même Pascal Dauriac qui a confié aux policiers que le commanditaire avait envisagé de supprimer également Gildo Pallanca-Pastor.