Toute l’excellence de la région autour de la Défense L’actu
Le premier Forum européen de la Défense s’est tenu jeudi à Toulon. Deux cents entreprises dont 95 varoises y étaient. L’occasion pour elles de découvrir les attentes dans ce secteur
Arrêtons de marcher en ordre dispersé, il faut chasser en meute. » Renaud Muselier, le président de la Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur, l’a martelé jeudi encore à l’occasion du premier Forum européen de la Défense et des technologies duales au service de la protection maritime. Un événement qui s’est tenu au Palais de la Mer à Toulon.
« C’est un poumon économique »
Organisé à l’origine par la chambre de commerce et d’industrie du Var, ce rendez-vous était initialement programmé en juin, avant que la Région ne prenne la main et l’assure conjointement avec la Commission européenne, la CCI du Var, la CCI de la Région et les représentants de la Défense. « On pilote pour mettre de l’ordre dans la stratégie à l’international avec Business France, a expliqué Renaud Muselier. La Région Sud, et en particulier le Var, est la première région militaire de France. C’est un poumon économique. Notre responsabilité est d’agir. »
Richesse, finances et savoir-faire
Renaud Muselier a ainsi évoqué les aides budgétaires de l’Europe dans le secteur de la Défense « avec un focus sur la jeunesse et l’innovation », la loi de programmation militaire (plus de 300 milliards d’euros de crédits programmés entre 2019 et 2025), le lancement du« renouvellement majeur des équipements des trois armées ». En rappelant que la Défense dans la région représente un chiffre d’affaires de 5,8 milliards d’euros par an, 83.000 emplois civils et militaires. Dans le Var, la base navale est le premier site industriel. « La Marine injecte plus d’un milliard d’euros chaque année dans l’économie à Toulon. » De grands groupes comme Naval Group, Thales, Dassault Aviation, Safran ou Airbus Helicopters côtoient plus de deux mille entreprises (ETI, PME et TPE) innovantes. « Cet écosystème s’appuie sur la présence d’organismes de recherche majeurs et des pôles de compétitivité.» Fabrication d’hélicoptères, offre d’essais et de simulations, conception et fabrication de satellites et de drones, maintien en condition de la flotte navale française, conception de systèmes de mission et de conduite des navires de guerre, projets satellitaires, fusée spatiale, dirigeables et technologies marines avec notamment les systèmes intelligents embarqués et la robotique sous marine... Toutes ces activités et savoir-faire de ces entreprises méritent de « restructurer cet écosystème, d’étoffer l’offre de formations, d’attirer et de renforcer de nouvelles implantations dans ce secteur économique majeur de la Défense ». « Notre place est stratégique mais la concurrence est à nos portes. Il faut être compétitif et attractif avec des pôles de compétitivité, des centres de recherches, la coopération européenne. Ce rendez-vous doit montrer l’excellence de savoir-faire et l’existence de technologies », a souligné Renaud Muselier.
« Un boulevard » de développement
Quant au préfet maritime Henri Leulier de La Faverie du Ché, il a confié plusieurs pistes de développement notamment dans les domaines du traitement des pollutions en mer, de la cybersécurité et des drones (pour équiper notamment chaque bateau et chaque sémaphore car la Marine aurait pris du retard dans ce secteur). Ainsi que dans la « lutte sous la mer », les chantiers de découverte des fonds marins, la recherche pétrolière et les éoliennes en mer. « Nous avons un boulevard devant nous en France pour développer la fertilisation croisée car nous avons des technologies dans cette région et en Bretagne, des laboratoires qui progressent dans ces domaines, le Pôle Mer, de grands groupes. Il faut profiter de cet écosystème pour avancer vite et s’organiser », a-t-il souligné. L’union de ces forces (européennes, régionales et de Défense) devrait ainsi profiter au tissu économique et ouvrir des perspectives commerciales multiples. C’est en tout cas le message que les organisateurs ont voulu faire passer lors de ce forum, entendu par deux cents chefs d’entreprises dont 95 varoises.