Var-Matin (Grand Toulon)

Le meurtre de Gérard Pardies reconstitu­é

Frédéric Pardies, mis en examen pour le meurtre de son père, a été extrait hier de prison. Le scénario du drame a fait l’objet d’une reconstitu­tion judiciaire

- ERIC MARMOTTANS emarmottan­s@nicematin.fr

Hier, la circulatio­n sur le chemin de Rabasson, à La Garde, a été interrompu­e dans l’après-midi « à cause d’une enquête judiciaire ». Des policiers municipaux invitaient fermement les usagers à faire demi-tour. « Il y a eu un meurtre ? », a demandé un automobili­ste. Et le fonctionna­ire de répondre: « Euh non… pas aujourd’hui .» À une centaine de mètres de là, Frédéric Pardies s’expliquait, menottes aux poignets et sous bonne escorte, sur les conditions de la mort brutale de son père dans la soirée du 31 décembre 2016.

Un homicide sans cadavre

Le quadragéna­ire, crâne nu et carrure plutôt imposante, est soupçonné d’avoir tué Gérard Pardies, 77 ans, ce soir-là. Le corps de la victime n’a jamais été retrouvé, mais le suspect aurait reconnu son implicatio­n après que des traces de sang ont été mises au jour dans le véhicule qu’il avait utilisé. Hier, cette Renault 21 avait été ramenée à hauteur du n° 640 du chemin de Rabasson, lieu de résidence de la victime, pour les besoins de la reconstitu­tion judiciaire (lire nos éditions d’hier) organisée par la juge d’instructio­n Virginie Santoro, en charge du dossier. Cette voiture avait été remarquée par un voisin – fonctionna­ire de police (!) –, le soir du drame. Frédéric Pardies se trouvait au volant et s’apprêtait à quitter les lieux. Ce voisin n’avait en revanche pas vu la flaque de sang (deux à trois litres) qui s’étendait devant un garage du petit immeuble, plongé dans la pénombre.

La préméditat­ion au coeur des débats

De retour sur la scène des faits en plein jour hier, Frédéric Pardies a sans doute été réinterrog­é sur la manière dont son père avait été mortelleme­nt blessé. Le suspect aurait indiqué dès sa mise en examen en janvier 2017 avoir agi sans autre arme que ses poings, sans préméditat­ion. De quoi contester la thèse du guet-apens. En effet, selon un scénario à charge, le fils de Gérard Pardies n’aurait pas supporté d’avoir été éconduit, une semaine avant les faits, par le père avec lequel il avait tenté de renouer des liens après des années sans nouvelles. Il lui aurait alors tendu un piège avant de faire disparaîtr­e son corps, transporté, on ne sait où, à l’arrière de la Renault 21. Sans cadavre (pas d’autopsie) et sans témoin, les conditions du décès de Gérard Pardies ne sont pas établies avec certitude. La reconstitu­tion d’hier, en présence des experts judiciaire­s, du vice-procureur Patrick de Firmas et de l’avocat du mis en cause, Me Bertrand Pin, a-t-elle permis de corroborer ou d’infirmer la version du suspect ? C’était l’un des enjeux de cette mise en situation, l’une des dernières étapes de l’informatio­n judiciaire ouverte en janvier 2017. De quoi envisager un procès – et une vérité judiciaire – au plus tôt à la fin de l’année prochaine.

 ??  ??
 ?? (Photo E.M.) ?? Chemin de Rabasson à La Garde, hier. Le véhicule utilisé par le suspect le soir des faits a été remorqué jusqu’aux lieux proches du drame. Le fils de Gérard Pardies y aurait entreposé le corps de son père avant de le faire disparaîtr­e.
(Photo E.M.) Chemin de Rabasson à La Garde, hier. Le véhicule utilisé par le suspect le soir des faits a été remorqué jusqu’aux lieux proches du drame. Le fils de Gérard Pardies y aurait entreposé le corps de son père avant de le faire disparaîtr­e.
 ?? (Photo DR) ?? Gérard Pardies, ancien policier au passé trouble, menait une vie sans histoires à La Garde.
(Photo DR) Gérard Pardies, ancien policier au passé trouble, menait une vie sans histoires à La Garde.

Newspapers in French

Newspapers from France