Le cas très complexe d’Hyères
Dans la cité des palmiers, le problème de l’érosion est pris très, très au sérieux. Et pour cause, la commune varoise est l’un des endroits de France les plus concernés par le sujet. Les dernières mesures réalisées par Minh Tuan Vu, un chercheur en mécanique des fluides associé à l’université de Toulon, montrent par exemple que les plages ont été réduites de % entre et , au niveau de La Capte ou du Ceinturon. Des chiffres plutôt alarmants qui soulèvent une question toute simple : est-il déjà trop tard pour « endiguer » le phénomène dans tous les sens du terme ? « En France, des réflexions sont en cours sur cinq sites, dont le secteur d’Hyères pour étudier s’il faut anticiper une relocalisation des biens ou continuer à protéger le littoral contre l’érosion avec des coûts importants associés », explique Frédéric Pons. À ce jour en tout cas, la municipalité hyéroise ne semble pas avoir abdiqué. Elle avait déjà mis en place des membranes géotextiles en au niveau de La Capte. Le retour d’expérience s’est avéré « concluant ». « Au devant de l’installation, indique la municipalité, l’érosion est contenue, et en aval du secteur, un élargissement de plage a été constaté. » Comme l’a révélé le chercheur de l’université varoise, images satellites à l’appui, entre et , le recul le plus marqué à Hyères a été enregistré aux cabanes du Gapeau, à l’embouchure du fleuve, à un rythme moyen de , m par an. Cette évolution pourrait s’accentuer jusqu’à , m par an d’ici . Au niveau du boulevard de la Marine au Ceinturon, où l’érosion est également très importante, la Ville envisage de créer, dès l’obtention des autorisations administratives, « une butée de pied avec rechargement en matériaux (qui) permettra de reconstituer une plage de mètres environ ». Sur la partie nord du tombolo ouest, la commune a mandaté un bureau d’études en décembre , dans le cadre de l’Opération Grand Site. Un choix sera adopté par le comité de pilotage à l’automne . La solution proposée par les étudiants chercheurs de l’université est d’installer des digues sousmarines, invisibles depuis la côte : trois à l’Almanarre, sept à Bona, cinq au Ceinturon. Elles seraient longues de à m et situées à environ m du rivage. Tel est donc le dispositif « tendance » ces dernières années. Ces récifs immergés peuvent être composés d’enrochements ou de grands sacs géotextiles superposés les uns aux autres pour freiner l’impact des vagues et de la houle. Le procédé a déjà fait ses preuves dans le Var. Notamment au Lavandou, sur la plage de Cavalière, où l’on constate que, depuis , « la plage s’est engraissée naturellement sur mètres de profondeur contre mètres auparavant. »