Une rando urbaine pour s’ouvrir à la nature dans la ville
Pour s’adapter au changement climatique, il faut d’abord prendre conscience des espaces, urbanisés ou non, qui nous entourent. C’est le but d’une série de balades à travers la métropole
La nature est parfois là où on ne l’attend pas. Et pour se le prouver, c’est une randonnée d’un autre genre qui est proposée gratuitement ce dimanche 30 septembre. Une rando métropolitaine sur le thème de la ville, de la nature et de la relation qu’elles entretiennent, de la pinède urbaine du Thouars à La Garde, au port des Oursinières au Pradet, en passant par le parc du Plan (lire ci-dessous). « L’idée, explique Paul-Hervé Lavessière, qui a préparé le parcours, c’est de favoriser une meilleure intégration de la nature, avec une balade sous forme d’université itinérante, qui parle d’écologie, mais aussi d’urbanisme, de philosophie, d’architecture…» Ainsi, Dalila Ladjal, naturaliste du collectif Safi (pour du Sens, de l’audace de la fantaisie et de l’imagination), et Nicolas Memain, architecte spécialisé dans la deuxième moitié du XXe siècle, se joignent à la balade, qu’ils ont co-orchestrée.
Interrogation collective
Le concept s’inscrit dans le cadre du projet « Nature 4 city life » sur cinq ans, de 2017 à 2022, piloté par la Région Paca, avec le soutien de la Commission européenne et en partenariat avec les métropoles Toulon - Provence - Méditerranée, Aix-Marseille et Nice - Côte d’Azur. Avec un objectif : s’adapter au changement climatique. « On n’arrive pas avec des solutions toutes faites: on réfléchit», souligne Paul-Hervé Lavessière. Chargé de mission de l’association le Bureau des guides, qui gère le GR2013, premier sentier métropolitain à Marseille, il précise que « ces randonnées permettent de faire un état des lieux de la nature en ville, de s’interroger collectivement à l’adaptation au changement climatique ». Et ça passe par un changement de regard. «Plutôt que de se dire qu’en ville, c’est “presque” de la nature, se rendre compte que les arbres d’ornement ont aussi un écosystème. Plutôt que de culpabiliser d’avoir déjà trop bétonné, il faut passer le cap du “c’est moche” et comprendre que la nature est aussi en ville, qu’il suffit de la laisser venir. »
Patrimoine commun
Paul-Hervé Lavessière estime ainsi qu’« on dépense une énergie folle à contraindre la nature, alors qu’il faut qu’on trouve un “truc” pour fonctionner ensemble». L’enjeu, c’est donc que chacun s’approprie ces espaces de nature – « Ça va de l’herbe entre les pavés au grand parc » – et prenne conscience qu’il s’agit aussi d’un « patrimoine commun qui a de la valeur». Le guide est persuadé que si les citoyens, mais aussi les professionnels de l’aménagement et les élus locaux sont sensibilisés à ces questions, « on n’aura moins envie de bétonner les pieds des arbres ! ». Le guide – et par ailleurs urbaniste – l’assure : « On vit le changement climatique au quotidien : une étude du Groupe régional d’experts sur le climat prévoit une augmentation de la température de 2 à 7 degrés en Paca d’ici à 2100. Si on n’adapte pas nos méthodes d’aménagement, on sera dans une impasse. »Etde plaider pour une « Provençopolie durable ».