Var-Matin (Grand Toulon)

Le plus dur combat de Pamela

- Y. S.

Après une brillante carrière dans les fusiliers commandos de l’Armée de l’Air, Pamela Leplat lutte aujourd’hui contre le syndrome de GuillainBa­rré.

Deux vocations pour un métier

En mai 2017, le caporal-chef Leplat recevait la Croix du Combattant, récompensa­nt ses douze années de services comme maître-chien au sein des forces armées. Durant cette période, elle a foulé tous les théâtres d’opération et de présence de l’armée française : de Djibouti au Tchad, de Dakar aux Balkans « où l’on passait de l’été à l’hiver en quatre jours » et d’autres encore. Engagée dès l’âge de 18 ans, elle participa à la sécurisati­on des bases militaires, fit du pistage, de l’éclairage, du dressage, enseigna les premiers soins vétérinair­es « aux jeunes » et anima les journées d’appel défense. Après une belle carrière de soldat dont elle est fière, elle se reconverti­t dans la police municipale. Mais un matin de juin 2017, ses jambes ne répondent plus. On lui diagnostiq­ue un syndrome de Guillain-Barré, une pathologie affectant les nerfs périphériq­ues et entraînant une faiblesse voire une paralysie.

« Remarcher, avec ou sans béquilles »

« Au début, ça a été très dur. Je n’étais pas loin de la dépression », admet-elle. Mais, peu à peu, des rencontres et surtout son mental d’acier forgé sous l’uniforme la poussent à regarder sa maladie en face et à entreprend­re le parcours d’endurance destiné à lui permettre de « remarcher un jour, avec ou sans béquilles ». Séances de rééducatio­n, tapis roulant pour éviter l’atrophie des jambes, séances de kiné, mais aussi sorties pour s’aérer, Pamela est décidée à se battre : « Ma carrière m’a fait mûrir et m’a rendue plus forte. J’ai accepté mon handicap et maintenant, je fais mon maximum », déclare l’ancienne maîtrechie­n qui tient à être debout quand elle entend la Marseillai­se. D’ailleurs, elle a adhéré aux associatio­ns d’anciens combattant­s qui l’ont accueillie à bras ouverts : « J’adore l’Histoire et j’aime profondéme­nt mon pays, c’est naturel pour moi d’avoir rejoint ces associatio­ns ». Solide et déterminée, Pamela s’accroche bec et ongles afin de renouer avec sa vie : en point de mire, trouver un travail adapté à la position assise et continuer à pouvoir pratiquer du sport, le kayak en particulie­r. Bien que civile aujourd’hui, l’abnégation de Pamela est toujours celle du soldat.

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