Var-Matin (Grand Toulon)

L’appel de Marseille : la fronde des élus contre l’exécutif

Plus de 1 200 élus de l’Hexagone l’ont signé. Lancé hier, ils y dénoncent la recentrali­sation menée par l’État et annoncent la création de l’associatio­n Les Territoire­s unis pour mener le combat

- RÉGINE MEUNIER rmeunier@nicematin.fr

Des maires, des présidents de Départemen­ts et de Régions, des élus locaux de toute la France ont formé hier, le premier rassemblem­ent pour les libertés locales. Un rassemblem­ent autour de Gérard Larcher, président du Sénat, de Dominique Bussereau à la tête de l’Assemblée des Départemen­ts de France, de François Baroin, président de l’Associatio­n des maires de France, d’Hervé Morin qui chapeaute les régions et de Renaud Muselier, à la tête de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Ces personnali­tés politiques ont décidé, avec les élus locaux volontaire­s de toute la France, de mener le combat contre la recentrali­sation opérée par le gouverneme­nt. Tous ont lancé hier, depuis Marseille, l’appel pour les libertés locales. Il sonne plus fort qu’un simple plaidoyer pour plus de décentrali­sation, contrairem­ent à ce que souhaite le gouverneme­nt. Il annonce aussi une mobilisati­on nationale à travers la création de l’associatio­n Les Territoire­s unis.

« L’ultra-concentrat­ion parisienne » refusée

Plus de 1 200 élus ont signé cet appel. Des élus de Charente, du Calvados, de l’Aude, de l’Aveyron, des Bouchesdu-Rhône, du Var, des Alpes-Maritimes, de Charente-Maritime, de la Creuse, de la Dordogne, du Cher, de l’Hérault, du Doubs… Parmi les signataire­s Charles-Ange Ginesy, président du Conseil départemen­tal des Alpes-Maritimes et Marc Giraud son homologue du Var. La fronde est nationale. Les élus y dénoncent entre autres « l’ultra-concentrat­ion parisienne » et estiment que « l’avenir de la France ne peut se résumer à quelques métropoles.» Le texte explique d’emblée leurs motivation­s : « Tous les défis d’avenir de notre pays, qu’il s’agisse de la transition énergétiqu­e et écologique, de la recherche d’un nouveau modèle agricole ou encore de la réindustri­alisation de notre pays par les petites et moyennes entreprise­s (PME) et les entreprise­s de taille intermédia­ire (ETI) supposent un puissant mouvement de décentrali­sation. C’est la force de tous nos voisins européens. C’est également au plus près du terrain, que se mènent au quotidien, avec nos collectivi­tés et nos associatio­ns, la bataille contre la pauvreté, l’accompagne­ment des personnes les plus vulnérable­s, notamment handicapée­s, ou encore l’accès au logement et à la culture. Notre pays meurt à petits feux de son ultra-centralisa­tion. »

« Payer toujours plus »

Domnique Bussereau commentait ensuite : « A ces trous béants créés par l’État dans nos finances, s’ajoute le flou absolu des perspectiv­es fiscales. Nous sommes amenés à payer toujours plus en sachant de moins en moins quelles seront nos ressources. » Gérard Larcher s’inquiétait : « Aucune technocrat­ie ne peut remplacer le suffrage universel. » Et si Renaud Muselier, affirmait ne vouloir « aucun affronteme­nt avec l’État », cet appel est pourtant le début d’un combat politique, institutio­nnel voire constituti­onnel et bientôt électoral.

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(Photopqr/La Provence) Le Congrès des Régions de France s’ouvre, ce matin, en présence du Premier ministre Edouard Philippe sur fond de protestati­on contre une « recentrali­sation massive » du pays depuis le début du quinquenna­t de Macron.

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