Le malade... imaginaire
Les Toulonnais ne sont même pas convalescents en ce début de saison. Ils essaient, avec fébrilité, de mettre en place un collectif doté d’un véritable esprit d’équipe
Sur un lit d’hôpital, Mathieu Bastareaud, souffrant, a appris avec bonheur qu’il était sacré meilleur international tricolore lors de la XVe Nuit du rugby, organisée part la LNR, lundi soir. Si le capitaine toulonnais est bien malade, en revanche, le RCT se porte bien ou mieux après sa victoire bonifiée face aux Agenais, samedi dernier. Pour autant, dire qu’il est en pleine forme, il y a quelques degrés qui, même avec un thermomètre en main, ne peuvent être franchis. Et pour cause. Depuis le début de la saison, les Rouge et Noir, qui partent de loin comme le rappelait dernièrement avec justesse Patrice Collazo, n’affichent pas leur meilleure mine.
Un départ difficile
La défaite d’entrée à domicile contre le Racing 92, un échec sans gloire à Pau, une victoire arrachée in extremis face aux Castrais qui avaient le sentiment de s’être fait voler, ou encore une prestation indigne au Stade Français avaient quelque peu plombé l’ambiance au sein d’un effectif varois – épaule contre épaule – en pleine calcification. La venue des Lot-et-Garonnais aurait pu donner de la température aux hommes du président Boudjellal si les potions du « docteur Reggiardo» ne s’étaient avérées être un simple placebo. Face à des Agenais censés être venus « finir le malade », Toulon, habitué aux sautes d’humeur présidentielles, n’était pas loin de connaître un premier accès de fièvre en cas de fâcheuse rechute ou de malencontreuse récidive. Sans se prendre vraiment la tête, le nouveau manager toulonnais a dû avoir quelques excès de température au retour de son voyage gâché dans la capitale.
Programme chargé
Le large succès au tableau d’affichage (33-3) face aux hommes de Mauricio Reggiardo ne doit pas masquer les manques de cette formation toulonnaise qui se cherche encore, se recherche toujours. Le RCT, après ce premier point de bonus offensif, estil sur la bonne voie? N’étant pas malade, contrairement aux propos hâtifs tenus par le manager agenais, il n’est donc pas en phase de guérison. Il n’est guère plus en phase de convalescence, même si plus d’un spectateur voulait se porter à son chevet au soir du match à Paris. Ce jour-là, les Toulonnais paraissaient comateux, tant leur résistance et leur envie furent inexistantes. Remis en selle après la réception d’Agen, Toulon doit successivement se rendre chez le leader clermontois, ce samedi, et à Montpellier, finaliste malheureux la saison dernière, le week-end suivant, avant d’ouvrir la parenthèse européenne. Un calendrier qui pourrait donner la migraine aux Toulonnais, si d’aventure ils étaient sujets aux céphalées…