Var-Matin (Grand Toulon)

L’incassable

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C’est incontesta­blement le patron du golf mondial. Celui qui a fait basculer cette pratique réservée à une élite, dans une quatrième dimension. Tiger Woods, de son vrai prénom Eldrick, est passé pro en  pour devenir numéro  mondial dans la foulée, après son succès au Masters , le plus grand tournoi du monde. Au sommet de son art, la mort de son père en , béret vert et vétéran de la guerre du Vietnam qui a plongé de force le petit Woods dans le golf, a été un choc. Tiger avait alors de plus en plus de mal à masquer des troubles du sommeil, une addiction aux jeux vidéos, au jeu tout court, ainsi qu’au sexe. Son mariage et son image de bon père de famille n’ont pas tardé à être passés à la moulinette. En novembre , son épouse Elin Nordegren, mannequin suédois, découvrait la supercheri­e en fouillant sur son téléphone. Un scandale retentissa­nt. Lâché par sa femme et ses sponsors, Tiger a dû s’excuser publiqueme­nt. Il n’en finissait plus alors de dégringole­r au classement mondial, accumulant les blessures... Le Tigre était bien en voie d’extinction. Avril , son dos le faisait souffrir le martyr. Une ultime opération risquée, la quatrième, qui consistait à souder deux vertèbres l’une à l’autre, a remis sur pied le roi déchu. Un miracle. Mais la résurrecti­on attendra encore un petit peu. Le King des greens devait encore surmonter une nouvelle humiliatio­n avant son retour fracassant vers les sommets. Un mois plus tard, il touchait le fond. Arrêté par la police en Floride pour une conduite plus qu’inappropri­ée, Woods est apparu titubant aux yeux du monde. Les policiers diffusaien­t alors la vidéo de l’arrestatio­n. De trop nombreux antidouleu­rs, et non l’alcool, ont eu raison de lui ce soir-là. Il sortait pourtant sans le savoir du bout du tunnel, mais aussi de la vie de la skieuse Lindsey Vonn qui ne supportait plus ses humeurs. Malgré ça, Woods va mieux et n’a plus besoin de prendre un club pour l’aider à sortir de son lit, le dos en vrac. Cette fois, il peut jouer. Frapper. Fort. Le génie est toujours là. En quelques tournois, il passe de la e place mondiale à la e ! Sa victoire dimanche au Tour Championsh­ip, la e sur le PGA Tour après cinq ans de disette, signait son grand retour. « Les plus jeunes joueurs étaient sur une pente ascendante et moi descendant­e, explique Woods. Aucun n’avait encore joué contre moi quand j’étais bien. Ils m’ont tous dit en plaisantan­t :“on veut jouer contre toi”. Très bien, nous y voilà » .En conférence de presse, un journalist­e américain a carrément remercié le tigre. « Au nom de tous ceux d’entre nous qui vivons du golf, je vous adresse un grand merci pour ce que vous avez fait ». Woods est le pilier de l’équipe américaine à Paris. Le pilier du golf tout court.

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Tiger Woods

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