« Stop aux boues rouges qui polluent la Méditerranée »
Michèle Rivasi, députée européenne écologiste, participe ce soir à la soirée « Colère rouge »
Députée européenne d’Europe écologie Les Verts installée dans la Drôme, Michèle Rivasi sera l’une des invitées politiques majeures de l’événement « Colère rouge ». Cette soirée de mobilisation contre les rejets de boues rouges en Méditerranée débute aujourd’hui à 17 heures au chapiteau des Sablettes. L’association ZEA a invité une brochette d’artistes et d’élus pour débattre et dénoncer une « atteinte à l’environnement chronique qui perdure depuis des années ». Des concerts suivront le forum citoyen et les rencontres entre public et personnalités. Michèle Rivasi explique pourquoi elle a choisi de rejoindre, ce week-end, les militants anti boues rouges. En quoi la situation à Gardanne est-elle préoccupante pour l’ensemble de la région ? Les rejets de boues rouges de l’usine de production Altéo impactent l’environnement bien audelà du secteur. Cette société a, en effet, été autorisée à déverser ses déchets toxiques à terre comme en mer. Ces déchets se déplacent : plus de millions de tonnes de boues rouges qui ont déjà pollué les fonds marins du Parc national des Calanques. Alors, on va attendre quoi pour changer les choses ? Ma venue est donc tout indiquée : faire en sorte que, tous ensemble, nous parvenions à alerter les pouvoirs publics afin que cette usine revoie sa façon de produire, son modèle économique totalement dépassé et dangereux.
Ex-ministre de l’Environnement, Ségolène Royal était pourtant intervenue dans le dossier ? Oui. Elle avait mis en place une commission locale d’information et avait fait en sorte de stopper une partie des rejets solides. Mais ce n’est évidemment pas suffisant. Seule première victoire pour nous : la décision du tribunal administratif de Marseille de raccourcir de deux ans, jusqu’en décembre , l’arrêté autorisant Altéo à rejeter ses déchets en mer. L’objectif final reste d’obtenir l’arrêt définitif de cette pollution permanente en Méditerranée. Stop aux boues rouges pour toujours ! N’êtes-vous pas trop catastrophiste ? Vous plaisantez ? ! Les jours de grands vents, la situation empire et touche toute la région. Des métaux lourds se déversent et nous ne devrions rien dire ? On m’oppose également l’argument de l’emploi dans cette usine… Mais veut-on continuer à polluer notre environnement immédiat tous les jours sous prétexte de maintenir des emplois ? Ces emplois pourraient être réorientés vers l’écotourisme. N’oublions pas que nous sommes, ici, près du Parc national des Calanques, espace théoriquement protégé. Non, on ne peut pas tout faire au mépris de la nature. Les boues rouges, c’est une urgence. Retrouvons-nous tous à La Seyne, ce samedi.
Le modèle économique est dépassé”
Dans la région, le projet d’extension en mer de Monaco prévoit dans le Var l’acheminement de granulats de la carrière du Revest jusqu’à Brégaillon. Qu’en pensez-vous ? Sur ce projet, c’est encore la même logique : produire plus et polluer davantage sans se soucier des conséquences. Quand estce que nous allons avoir une lecture différente des situations? Dans cet exemple, les allers-retours
de camions se multiplient et donc, la pollution par le CO, liée aux déplacements quotidiens, s’intensifie… Et tout ça pour quoi ? Pour gagner quelques mètres sur la mer. C’est ce modèle productiviste insensé qu’il faut stopper. C’est, à mes yeux, une mesure de bon sens.