Le Président veut bâtir une liste «la plus large possible» pour les élections européennes
Emmanuel Macron a l’intention de s’impliquer directement dans la campagne des élections européennes de mi-2019, pour lesquelles il espère bâtir «une liste la plus large possible en France », confie-t-il dans un entretien au JDD publié hier et réalisé lors de son voyage en cours aux Antilles. « Pour les élections européennes, je ferai tout pour que les progressistes, les démocrates et ceux dont je porte la voix ? – je l’espère incarnée par une liste la plus large possible en France – se fassent entendre » ,annonce le président dans cet entretien au Journal du Dimanche. « Je m’implique en permanence autour de la table du Conseil européen», ajoute-t-il : « Et je m’impliquerai car je crois à une campagne pour une Europe de l’ambition et de l’avenir, des démocrates et des progressistes. »
« C’est un combat de civilisation »
Le chef de l’Etat, qui s’érige régulièrement en contre-modèle de la vision hostile à l’UE que portent notamment le Hongrois Viktor Orban, l’Italien Matteo Salvini et son ex-rivale à la présidentielle française Marine Le Pen, dessine dans l’interview les contours d’une plateforme centriste pour les Européennes. « C’est un combat de civilisation, un combat historique, et je ne céderai rien aux extrêmes», explique-t-il. « Je crois au retour des peuples. Je ne suis pas un européiste, ni un mondialiste. Je crois à l’identité forte de chaque peuple, je crois à l’histoire et à l’ambition de notre peuple. Je veux le convaincre que l’Europe, c’est ce qui l’accompagne, le protège. Je suis pour tourner la page d’une Europe ultralibérale, mais aussi pour éviter la page d’une Europe des nationalismes. L’Europe, c’est notre bonne protection. Encore faut-il la repenser et la rebâtir. » Même s’il essuie des sondages difficiles depuis l’été, Emmanuel Macron ne veut pas dévier de sa ligne. « En aucun cas, je ne changerai de politique. (...) Les réformes n’ont jamais été faciles, il ne faut pas se tromper. Regardez la réforme du travail, de la SNCF, les décisions sur Notre-Dame-des-Landes. À chaque fois, les gens nous disaient : “Vous n’y arriverez pas”. Nous y sommes arrivés car c’est au contraire cela que le pays souhaite», évoque-t-il avant de conclure: «notre priorité n’est pas de durer, mais de faire ».